dimanche 14 décembre 2025
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La défense gagne les championnats

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10 déc. 2025 08:49

Un autre match du Canadien, une autre dégelée subie par le Tricolore. Si l’attaque de la troupe de Martin St-Louis est toujours explosive et que Juraj Slafkovsky joue enfin comme le «power forward» espéré par l’organisation lors de son repêchage, l’équipe ne peut mettre en place un principe qui permet de souvent distinguer les équipes championnes des bonnes équipes : la défense gagne les championnats.

Par Érick Deschênes

Après avoir vécu un début de saison sur les chapeaux de roue et cumulé les victoires contre des équipes plus faibles, le CH n’est pas capable de se démarquer contre ses adversaires actuels, la plupart des formations qui se sont qualifiées pour les séries la saison dernière. Et tout cela s’explique par les trous de gruyère en zone défensive.

Martin St-Louis a mis en place un système hybride de défense homme à homme en territoire défensif, un schéma de plus en plus utilisé par les équipes de la LNH. Si ce système fonctionne ailleurs, pourquoi la Sainte-Flanelle éprouve plusieurs difficultés à être efficace dans sa zone?

Je crois au final qu’il manque des atouts, de l’impact physique et de l’expérience à la brigade défensive du Tricolore, particulièrement lorsque la troupe montréalaise affronte des équipes élites du circuit Bettman.

Jayden Struble et Alexandre Carrier sont de bons défenseurs défensifs de troisième paire dans une équipe élite de la LNH, mais faute d’un gros défenseur défensif pouvant évoluer sur la deuxième paire avec Lane Hutson, ils se retrouvent à tour de rôle dans la mauvaise chaise.

Pour sa part, Arber Xhekaj aurait le gabarit et la robustesse pour être ce fameux gros défenseur défensif. Toutefois, cher.ère fidèle lecteur.rice, tu commences à me connaître. Si ce n’était pas de ses poings, Arber Xhekaj n’évoluerait même pas dans le circuit Bettman, ses carences en défensive et pour sa vision du jeu étant trop évidentes.

Pour combler ces lacunes, l’équipe d’entraîneurs du Canadien a jumelé ses deux meilleurs défenseurs sur la même paire, Mike Matheson et Noah Dobson. Le duo mange des minutes et est souvent efficace.

Toutefois, comme ils sont pareils, des défenseurs plutôt offensifs qui ne distinguent pas par leur robustesse, ils commettent parfois des erreurs d’assignation en couverture défensive ou ils manquent un jeu offensif, peut-être en raison de la fatigue. Ces temps-ci, le Canadien paie malheureusement au fort prix ces quelques erreurs commises par cette paire de défenseurs qui ne sont pas complémentaires.

Ajoutez à cette brigade défensive qui manque encore quelques ingrédients une unité de désavantage numérique moins efficace que l’an dernier et des erreurs des attaquants en zone défensive à cinq contre cinq et vous avez la recette parfaite pour connaître des dégelées comme les Canadiens les multiplient aux trois matchs par les temps qui courent.

Le CH est particulièrement vulnérable dans l’enclave. Le match de la semaine dernière contre les Sénateurs en a été la preuve éclatante. Les grands rivaux du Tricolore se sont amusés dans cette zone payante comme un couteau chauffé au rouge entrant dans du beurre laissé deux semaines sur le comptoir de la cuisine. Le contraste est flagrant quand on regarde les attaques du Bleu blanc rouge en territoire adverse.

Alors que les attaquants montréalais tournent en périphérie et ont toutes les difficultés du monde à pénétrer dans l’enclave, sauf en avantage numérique, c’est tout le contraire qui se passe lorsque les Canadiens se retrouvent en défense.

Martin St-Louis est un stratège brillant et son système n’est pas le problème. Il manque encore des atouts à son équipe pour atteindre le groupe sélect des meilleures équipes du circuit Bettman, que ce soit un centre de deuxième trio et un défenseur défensif robuste pouvant jouer sur la deuxième paire de défenseurs.

Est-ce que l’état-major fera preuve de patience en attendant que ses prometteurs espoirs arrivent dans le grand club comme 2025-2026 ne sera visiblement pas l’année du CH malgré la grogne des partisans? Ou Kent Hughes pourra faire revivre la deuxième moitié de saison 2024-2025 magique en allant chercher des actifs à petit prix, comme le centre Phillip Danault, qui éprouve actuellement des difficultés à Los Angeles, mais qui avait été tout un centre pour les Canadiens à l’époque, ou le défenseur Tyler Myers, s’il désire quitter l’enfer qu’est devenu Vancouver.

Samuel Montembeault et Jakob Dobes aimeraient certes revoir des buts qu’ils ont accordés pendant cette séquence difficile du Tricolore. Mais la majorité des buts accordés par le CH l’ont été en raison de défaillances défensives. Samuel Montembeault ne peut pas couvrir un attaquant qui se retrouve seul avec la rondelle dans l'enclave, même s'il est désormais ami avec l'efficace Mike de chez Rona.

Malgré le rappel du prometteur cerbère Jacob Fowler ainsi que du centre Owen Beck et du défenseur Adam Engström, ce trio ne pourra pas effacer à lui seul toutes les lacunes défensives de la troupe de Martin St-Louis.

En rafale

 - Il est déplorable que l’état-major d’Hockey Canada n’ait invité qu’un seul joueur issu de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ), le centre Caleb Desnoyers, à son camp de sélection en vue de former l’équipe canadienne des moins de 20 ans en vue du prochain Championnat du monde de hockey junior.

La structure de développement québécoise doit s’améliorer, on le voit avec le nombre de joueurs qui atteignent désormais la LNH. Mais Hockey Canada n’a même pas cru bon d’inviter l’ailier droit lévisien Justin Carbonneau! Deuxième meilleur buteur de la LHJMQ, il a connu un premier camp professionnel du tonnerre avec les Blues de Saint-Louis et il est aussi robuste, un aspect du jeu qu’aiment bien les entraîneurs de Hockey Canada. Tout simplement un non-sens.

- Le Canada a obtenu un bon tirage en vue de la Coupe du monde de soccer 2026, qui sera disputée aux États-Unis, au Canada et au Mexique l’été prochain. Le Qatar et la Suisse sont des adversaires à la portée du groupe de Jesse Marsh, la sélection canadienne montant en puissance depuis quelques années et son passage rapide à la coupe du monde de 2022. Reste juste à voir qui sortira gagnant du barrage éliminatoire du groupe A de la zone Europe. Le Canada aimerait sûrement que ce soit le Pays de Galles, la Bosnie-Herzégovine ou l’Irlande du Nord qui sort victorieux de ce périple plutôt que la puissante Italie.


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