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Île d'Orléans

Québec va de l'avant avec la construction d'un nouveau pont

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L'actuel pont de l'île d'Orléans est désormais en fin de vie utile. Photo : Emdx - Wikipédia

16 avr. 2024 11:44

Le gouvernement du Québec a annoncé, le 16 avril, le début officiel des travaux de construction du nouveau pont de l’île d’Orléans. Un investissement de plus de 2,7 G$ sera nécessaire pour créer le nouveau lien entre l'île et la rive nord du fleuve Saint-Laurent.

Le contrat pour la conception et la construction de la nouvelle infrastructure a été confié au Groupe Héritage Île-d’Orléans S.E.N.C.

Le pont qui permet actuellement aux insulaires de pouvoir se rendre à Québec a été mis en service en 1935 et est en fin de vie utile.

Au final, le gouvernement du Québec investira 2,759 G$ pour mener à terme la construction du nouveau pont de l'île d'Orléans. Cette somme couvre notamment les travaux de réaménagement de la côte du Pont, la construction du nouveau pont ainsi que les actions qui seront réalisées pour la valorisation de l’infrastructure actuelle.

Le nouveau lien, un pont à haubans d’un peu plus de 2 km, comprendra une voie dans chaque direction, des accotements larges afin de maintenir la circulation en cas d’incident ou de travaux, une piste polyvalente de part et d’autre des voies de circulation, ainsi que des belvédères pour les adeptes du transport actif.

Québec argue que le concept de pont haubané permettra «de limiter les répercussions sur les milieux naturels et humains, tout en offrant à la population un lien sécuritaire répondant aux normes actuelles, dont la durée de vie doit s’étendre aux 100 prochaines années».

La mise en service du nouveau pont est prévue en 2028, tandis que les travaux de déconstruction du vieux pont devraient s’achever en 2033.

«Dès 2028, l’ensemble des automobilistes, des cyclistes et des piétons circuleront sur une nouvelle infrastructure répondant aux plus hauts standards de qualité. Le nouveau pont de l’île d’Orléans est un projet unique, dans un milieu extrêmement fragile. Chaque détail du projet est réfléchi en ce sens. C’est d’ailleurs pourquoi un pont à haubans est réalisé. Il s’agit de la meilleure solution afin de respecter l’environnement et le patrimoine culturel. L’île d’Orléans est l’un des berceaux de la francophonie en Amérique, c’est pourquoi le nouveau pont sera un legs de notre gouvernement et marquera l’entrée distinctive de l’île», a soutenu Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable.

Réactions aux antipodes

Cependant, l'annonce a été mal accueillie par plusieurs intervenants de la région, dont le Parti conservateur du Québec (PCQ).

Déplorant d'abord le coût du projet, le chef de cette formation politique, Éric Duhaime, aurait aimé que Québec intègre la construction nécessaire d'un nouveau lien Rive-Nord/île d'Orléans avec la création d'un troisième lien entre Québec et Lévis.

«Oui, il est critique d’avoir un nouveau pont pour la population de l’île d’Orléans, mais il serait totalement irresponsable d’engloutir 2,7 G$ seulement pour le pont de l’île, sans tenir compte d’une intégration avec le projet de troisième lien, du fait qu’on devra très bientôt continuer la deuxième partie pour se rendre sur la Rive-Sud. (...) Un troisième lien, qui profiterait à l’ensemble de la région et deviendrait un axe de transport névralgique, pourrait se justifier comme dépense importante d’infrastructure. La CAQ est en train d’annoncer une très mauvaise nouvelle, mal planifiée, sans vision, pas assez large, trop chère, pour la région de Québec. Pourquoi l’empressement alors que la Caisse va déposer son rapport sur la mobilité régionale d’ici deux mois?», a déclaré M. Duhaime.

Pour sa part, Accès transport viables (ATV) s'est réjoui de la part accordée dans le nouveau pont au transport actif. Du même souffle, l'organisme suggère au gouvernement du Québec d'adopter la même posture liée à l'inflation face aux transports en commun dans la région.

«L’annonce d’aujourd’hui montre bien que la hausse des coûts à l’échelle nationale affecte tout le secteur des infrastructures. Pourtant, partout au pays, on poursuit l’entretien de nos infrastructures routières et le développement de nos transports collectifs puisque l’on comprend l’importance à long terme de ces investissements. J’espère que l’annonce de ce matin est signe que le gouvernement entend garder le momentum dans la région de la Capitale-Nationale et que le transport en commun ne soit pas en reste», a affirmé Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’ATV.

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