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Scies Mercier

Une troisième demande de démolition

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Photo : Archives - Gilles Boutin

09 mai 2024 04:18

Après que la Ville de Lévis ait fait savoir le 13 mars dernier qu’une troisième demande de démolition a été déposée pour le bâtiment des Scies Mercier situé au 220 rue Napoléon-Mercier, le comité de démolition a tenu une séance publique le 7 mai à l’Hôtel de Ville de Lévis.

Rappelons que les propriétaires de l’édifice et des Scies Mercier sont Patrick et Yves Garant. Une première demande de démolition avait été déposée en 2010, mais avait été suspendue lors de la séance du comité de démolition pour permettre de trouver une solution de sauvegarde et d’obtenir une évaluation des coûts de réhabilitation. 

La deuxième demande a été faite en 2020. Les propriétaires souhaitaient construire sur le site un projet immobilier de six unités. Le projet avait déjà rencontré l’opposition de citoyens et le conseil municipal avait par la suite refusé la demande de démolition en raison de la taille du projet de remplacement proposé. 

Il est à noter qu’une partie du bâtiment a déjà été démoli en 2017 puisqu’une partie de la toiture s’était effondrée sous le poids de la neige. 

Un nouveau projet immobilier 
Après que le dossier soit resté au statu quo depuis 2021, les propriétaires Yves et Patrick Garant reviennent à la charge avec leur nouvelle demande de démolition en présentant leur projet de remplacement: un immeuble de six logements différents de celui présenté en 2020. 

«Notre intérêt à nous c’est de vendre le terrain, ce n’est pas de se construire un nid douillet. À prix égal, si on avait à choisir entre un acheteur qui a un intérêt de revitaliser le site ou quelqu’un qui veut construire de l’habitation, le choix serait facile, mais on ne serait pas ici ce soir», explique Yves Garant. 

Le nouveau projet prévoit être moins en hauteur que ce qui avait été proposé à l’époque, dans un immeuble qui suivra la courbe naturelle du terrain comportant un stationnement intérieur. L’adresse et le lieu de l'entrée actuelle seraient aussi conservés pour le nouvel immeuble. 

Yves Garant a aussi tenu à souligner que «René Mercier, le dernier de sa lignée des Mercier, avait comme seul souci pour son commerce la continuité, la pérennité de son entreprise». Cette dernière fête d’ailleurs ses 133 ans cette année, 38 ans après le rachat de la famille Garant. 

Une opposition au rendez-vous 
Bien que les opposants tiennent à souligner le caractère patrimonial «supérieur» de la bâtisse, considérant le fait qu’il s’agisse d’un des derniers vestiges du passé industriel de Lévis, plusieurs étaient principalement en désaccord avec le projet de remplacement proposé par Yves Garant et l’architecte François Robitaille. 

Céline Mercier, arrière-petite-fille de Napoléon Mercier et petite-fille d’Alphonse Mercier, fondateurs et anciens propriétaires des Scies Mercier, souligne que : «Notre avis d’opposition s’intègre dans la valeur patrimoniale du bâtiment, la démolition représente une occasion ratée de reconnaître le passé industriel de Lévis et il reste très peu de témoins de ce passé». 

Plusieurs opposants ont aussi déploré le fait que la Ville de Lévis ne soit pas intervenue davantage dans le dossier pour faire avancer les projets plus rapidement. Plusieurs soutiennent que la Ville devrait reprendre le terrain et le transformer en espace vert ou en lieu d’interprétation et de partage sur l’entreprise qui y a été pendant plus de cent ans. 

Au total, ce sont 22 demandes d’opposition qui ont été déposées au comité de démolition. Plusieurs citoyens ont aussi été critiques des agissements de la Ville de Lévis parlant d’ailleurs du projet qui visait à réunir la Côte des bûches à la Terrasse du Chevalier de Lévis. Ces derniers croient que l’espace où est situé l’ancien bâtiment des Scies Mercier devrait être reconditionné pour finir ce lien piétonnier. 

 

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