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Ponts interrives : l'APIGQ affirme que le MTQ craint pour leur intégrité structurale

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Photo : Gilles Boutin - Archives

04 mai 2022 01:50

En plein conflit de travail avec le gouvernement du Québec, l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) a fait une sortie, le 4 mai, pour dénoncer les conséquences du retard salarial chez les ingénieurs du gouvernement et de la perte d'expertise au sein des équipes. Le groupe a alors fait part qu'il a récemment appris que «l'intégrité de plusieurs infrastructures routières est menacée, incluant celles du pont de Québec et du pont Pierre-Laporte».

Pour appuyer son affirmation, l'APIGQ cite les déclarations sous serment de seize directeurs généraux du ministère des Transports du Québec (MTQ) déposés dans le cadre du recours du MTQ devant le Tribunal administratif du Travail pour que les ingénieurs gouvernementaux assurent davantage de services essentiels durant la grève générale illimitée qu'ils mènent actuellement.

Selon ce qu'on peut y lire, le pont Pierre-Laporte requiert des interventions rapides sur le système de suspension et des travaux de consolidation des suspentes doivent être faits dans les meilleurs délais. Le remplacement de toutes les suspentes doit être planifié à court terme, incluant en urgence dans certains cas, «sans quoi l'intégrité du pont est compromise». Si les suspentes ne sont pas remplacées, l'APIGQ soutient que «des entraves permanentes sont à prévoir, ce qui rendrait la circulation des services d'urgence extrêmement difficile».

Toujours selon ce qu'a lu le groupe dans les déclarations sous serment, le pont de Québec «a atteint la fin de la vie utile et est affligé de multiples problèmes pour lesquels le MTQ doit intervenir sans délai afin de le maintenir sécuritaire». Le maintien d'actifs est essentiel au bon comportement des pièces métalliques supportant les voies routières et piétonnières. Si ces travaux ne sont pas réalisés, l'intégrité du Pont de Québec serait compromise.

De plus, des travaux de renforcement de la structure sont nécessaires, puisque la mise en service du nouveau tablier est requise au plus tard à la fin 2026. Si ce projet est retardé, le pont devra être fermé puisque le MTQ ne pourra assurer la sécurité de la structure.

«Nous savons depuis longtemps que nos infrastructures au Québec étaient mal en point, mais avec les affidavits que le MTQ a été contraint de fournir au tribunal, nous constatons la gravité extrême de la situation. Au Québec, on gère nos infrastructures à la petite semaine depuis trop longtemps et ça va nous sauter au visage bientôt, les déclarations sous serment des plus hauts directeurs du MTQ en fournissent la preuve. Pendant ce temps, le gouvernement est indifférent d'avoir les ingénieurs les moins bien payés du Québec et on les laisse en grève sans trop s'en soucier. À rien n'y comprendre!», a déclaré Marc-André Martin, le président de l'APIGQ, par voie de communiqué.

Répondre aux demandes

Pour corriger la situation, l'APIGQ demande au gouvernement de répondre favorablement à ses demandes dans le cadre du conflit de travail en cours. Estimant que le gouvernement manque d'ingénieurs d'expérience pour assurer la réalisation des travaux nécessaires, le groupe demande à Québec d'améliorer les conditions salariales de ses ingénieurs.

Arguant que l'ingénieur du gouvernement est le «professionnel le plus en retard au niveau salarial dans la fonction publique», l'APIGQ demande un rattrapage salarial de 14,7%, qui s'ajoute aux augmentations économiques. Rien ne justifie que les ingénieurs soient les professionnels les plus en retard par rapport à leur confrère du secteur public.

«Notre objectif est de pouvoir renforcer notre expertise interne, qui ne tient présentement qu'à un fil. Il est primordial que nous puissions recruter des ingénieurs d'expérience et de les retenir à l'emploi du MTQ, sans quoi nous devrons commencer à choisir quelles infrastructures sont réellement essentielles et fermer les autres à la circulation. Nous espérons réellement ne pas en arriver là, mais sans de meilleures conditions salariales, je ne vois pas quelles autres solutions sont possibles», a affirmé M. Martin.

Notons finalement que selon La Presse Canadienne, le gouvernement Legault a démenti les affirmations de l'APIGQ. Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, a déclaré que les infrastructures «étaient absolument sécuritaires».

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