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Conventions collectives à venir dans le réseau public : Québec dépose ses offres

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Photo : Gilles Boutin - Archives

15 déc. 2022 12:58

En compagnie du ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, et du ministre de la Santé, Christian Dubé, la présidente du Conseil du trésor et la ministre responsable de l'Administration gouvernementale, Sonia LeBel, a déposé les offres gouvernementales en vue du renouvellement des conventions collectives des travailleurs de l'État québécois, le 15 décembre.

Concrètement, l'offre déposée par le gouvernement prévoit une augmentation salariale de 9 % sur cinq ans. Plus particulièrement, les augmentations paramétriques sont de 3 %, la première année, et de 1,5 % pour les quatre prochaines.

Comme lors des précédentes négociations pour qui ont mené à la ratification des ententes collectives actuelles, Québec veut offrir des augmentations salariales plus importantes à des employés oeuvrant dans des secteurs particuliers, comme l'éducation et la santé. Il ajouterait ainsi une bonification salariale de 2,5 %, sur cinq ans, afin que le gouvernement puisse «répondre à ses priorités».  

Estimant que son offre d'augmentations salariales «est à la hauteur de l'inflation prévue», Québec offre aussi à ses employés une somme forfaitaire de 1 000 $, lors de la première année des nouvelles conventions collectives, «afin de reconnaître l'apport des personnes salariées à leur réseau».  

Dans un autre ordre d'idées, Québec propose de mettre en place trois espaces de discussions, sous l'égide du Bureau de la négociation gouvernementale, qui agiront sur les trois priorités gouvernementales, soit l'éducation, la «santé globale» et la santé mentale. Ces forums «viseront notamment à cibler les réels freins et enjeux aux améliorations souhaitées dans les réseaux concernés».

«Nous sommes d'accord pour dire que certains enjeux sont récurrents depuis beaucoup trop longtemps. L'heure est maintenant aux résultats. Nous devons, toutes et tous, faire partie de la solution, mais il faut d'abord mettre en lumière ce qui ne fonctionne pas. Il faut avoir le courage de nommer les choses telles qu'elles sont. Si nous faisons toujours les choses de la même façon, nous aurons toujours les mêmes résultats. Il est maintenant temps d'agir afin de mettre un stop à ce cycle. Le Québec est mûr pour attaquer les problèmes de front, pour enfin pouvoir avancer dans la bonne direction», a notamment expliqué Sonia LeBel.

Des offres «faméliques», selon les syndicats

À la suite du dépôt des offres gouvernementales, les centrales syndicales faisant partie d'un front commun dans le cadre du renouvellement des conventions collectives, l'APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ, les ont rapidement critiqués. Selon les membres du front commun, Québec mise sur la «pire solution», soit «d'appauvrir les travailleurs des services publics».

«Est-ce que le gouvernement est sérieux quand il affirme que les services publics sont importants? Si oui, pourquoi maintient-il les réseaux en situation d'échec? Pourquoi offre-t-il si peu sachant que les salaires des autres travailleuses et travailleurs vont augmenter davantage? Les deux dernières années de pandémie nous ont pourtant offert un cruel constat de ce qui ne tourne pas rond dans nos services publics. En mettant sur la table des conditions de travail si désavantageuses, c'est la pénurie de main-d'œuvre et tous les problèmes qu'elle engendre qu'il choisit de pérenniser», ont déploré les porte-parole du front commun.

Les quatre centrales syndicales demandent que les nouvelles conventions collectives, qui seraient d'une durée de trois ans, incluent «un mécanisme permanent de protection contre l'inflation» et, d'autre part, un «enrichissement visant un rattrapage salarial général». Ainsi, pour l'année 2023, il revendique 100 $ d'augmentation par semaine ou l'indice des prix à la consommation (IPC) + 2 % (selon la formule la plus avantageuse), pour 2024, l'IPC + 3 %, et finalement, pour 2025, l'IPC + 4 %.

Du même souffle, le front commun estime que le gouvernement provincial retire «l'une des dernières conditions de travail intéressantes» en obligeant les travailleurs de l'État ayant 35 ans de carrière à attendre à 57 ans avant la prise de leur retraite. De plus, les centrales syndicales ne croient pas dans les espaces de discussions que veut créer Québec, «des forums parallèles aux tables de négociation que les organisations syndicales avaient unanimement rejeté à la dernière ronde de négociations».

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