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Le chantier Davie, une «trahison fédérale»?

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CRÉDIT : JOSYANNE PRESCOTT

17 sept. 2021 07:48

C’est lors d’un point de presse, le vendredi 17 septembre, que le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, était au Chantier Davie pour dévoiler les propositions du parti dans l’objectif d’assurer des contrats et des emplois à long terme à l’organisation, mais aussi à l’industrie maritime québécoise.

«C’est presque rendu un pèlerinage annuel près des chantiers de la Davie. On doit avoir développé une affection particulière pour l’institution et le manque de considération qu’elle reçoit du gouvernement canadien qu’il soit conservateur ou libéral», commence le chef du parti lors de son allocution.

Avec ses propositions, le Bloc québécois vise à assurer des contrats ainsi que des emplois à long terme pour le Chantier Davie et de faire reconnaître son expertise.

«Des trois joueurs de l’industrie de construction navale majeure au Canada, le seul qui respecte ses échéanciers, c’est la Davie. Le seul qui respecte le budget c’est la Davie, souligne Yves-François Blanchet. Pour faire la comparaison, la Davie est en deçà de 10 % des contrats et possède 50 % de la capacité de constructions navales sur le territoire canadien. Ce n’est pas rien et pourtant la Davie est loin d’avoir sa part», affirme le chef bloquiste.

Propositions du parti

Le parti croit que la pratique gouvernementale devrait être changée, bien que selon eux, le problème provienne des conservateurs.

Ils proposent que huit contrats de brise-glace, «essentiel sur la voie maritime du fleuve Saint-Laurent», soient  accordés à l’entreprise lévisienne, appuyant que déjà deux contrats aient été confiés à Seaspan de Vancouver et que ceux-ci ne respectent pas les échéances.

Yves-François Blanchet estime également que davantage de mandats d’entretien de navires et que la construction d’un second pétrolier ravitailleur soient accordés à la Davie.

«On se rappelle du succès de l’Astérix (NDLR : navire ravitailleur temporaire pour la Marine royale canadienne). Il y a une espèce de volonté de ne pas le confier à la Davie, qui en est pourtant pleinement capable, la construction du meilleur ami d’Astérix, notoirement Obélix», soutient le chef du parti.

Ensuite, la construction d’un troisième traversier fédéral, qui serait déjà jugé nécessaire, pourrait être mandatée au chantier de construction navale ainsi que la moitié des 12 navires de combat de surface qu’ils restent à attribuer, selon le Bloc québécois.

Enfin, «favoriser le cabotage, revoir la fiscalité et resserrer au niveau fédéral la réglementation de l’industrie maritime dans l’utilisation des pavillons de complaisance qui sont une calamité» serait nécessaire selon M. Blanchet.

Il ajoute que la reconnaissance des 900 fournisseurs qui, selon le chef, seraient amplement capables de fournir les autres chantiers alors qu’ils ont «déjà de la misère à surmonter leurs propres défis d’échéance et de budget ne serait peut-être pas une mauvaise affaire».

Les membres du Bloc croient que ce serait cet ensemble de mesure qui permettrait à la Davie de prendre sa place dans le milieu de la construction maritime et d’y être respecté.

«Un ensemble de mesures qui combinées vont faire en sorte qu’on va sortir de cette obstination inquiétante, des gouvernements fédéraux, qui se succèdent constamment au détriment de la Davie. Comme si l’intention dans les coulisses de lobbys à Ottawa était d’étouffer la Davie au bénéfice des autres», expose-t-il.

Part au Québec aussi

«Le Québec paie pour ces navires-là. Le Québec veut sa part de la construction de ces navires-là et le plus beau c’est que même tout l’ensemble du Canada va profiter d’une expertise québécoise, du respect des échéances, du respect des budgets et de la qualité et de l’innovation de ce qui sera produit au Québec», a renchéri M. Blanchet.

Le chef affirme que la bataille n’est pas complétée et que le Bloc québécois continue de la mener.

«Dans ce contexte-là, les seules personnes qui vont au front pour aider la Davie, c’est le Bloc québécois et si le Bloc québécois n’avait pas été là, bien que les contrats obtenus dans les deux dernières années sont bien insuffisants, ça aurait été encore pire et la Davie serait dans un état encore plus précaire de même que ses travailleurs», a déclaré Yves-François Blanchet.

Vers des surprises lundi?

Dans un autre ordre d’idées, le chef a évalué les chances de son parti dans la région lors du jour du scrutin, lundi.

S’il ne croit pas que le Bloc attire une vague d’électeurs derrière lui en Chaudière-Appalaches, il estime que ses candidats pourrait créer des surprises.

«Je crois à susciter une réflexion. Tant et aussi longtemps que le Bloc québécois, dans l’ensemble de circonscriptions avec la qualité de ses candidates et candidats, réussit à susciter une réflexion comme on l’a fait en 2019, on peut créer des surprises.»

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