vendredi 26 avril 2024
Votre Journal. Votre allié local.

Spectacles Arts > Culture

L’écrivaine Mélissa Verreault gagne un Prix littéraire du gouverneur général

Les + lus

Photo : Hélène Bouffard

30 nov. 2022 08:51

L’un des prestigieux Prix littéraires du gouverneur général du Conseil des arts du Canada a été remis à l’écrivaine lévisienne Mélissa Verreault pour son travail de traduction sur Partie de chasse au petit gibier entre lâches au club de tir du coin. Traduit de l’anglais vers le français, le livre a été écrit initialement par Megan Gail Coles, une autrice de la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Depuis le dévoilement du prix qui a eu lieu le 16 novembre dernier, l’autrice lévisienne prolifique a raconté au Journal son expérience de traduction et annoncé ses projets littéraires à venir.

L’écrivaine a d’emblée partagé sa fierté à l’égard de ce prix, une grande reconnaissance envers son travail, en soulignant que «le processus d’écriture fut ardu et rigoureux».

«Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’étais en état de choc. Je me dis qu’habituellement, ce sont les autres qui gagnent! J’ai eu un certain délai de compréhension, avant de réaliser que je venais de gagner. C'était la troisième fois que je traduis un ouvrage. Puisque le roman est écrit dans une langue personnelle, colorée et fortement teintée d’un anglais parlé et d’expressions de Saint-John à Terre-Neuve, j’ai eu plusieurs défis d’écriture. Par exemple, certains passages sont composés de paroles de chansons trafiquées et intégrées à même les phrases. L’autrice, qui a aussi utilisé beaucoup d’autres références culturelles, vient du milieu théâtral. Les structures et dialogues avaient donc cette influence près de l’oralité. Au départ, je voyais le travail quasi-insurmontable! J’ai même eu plusieurs moments de grand découragement. Je suis fière du travail accompli de manière majoritairement solitaire et tout de même admirablement accompagnée par l'éditeur, Stéphane Dompierre, la réviseure et la correctrice d’épreuve. Ce prix me permettra de faire rayonner mon travail, mes livres et mes publications», a-t-elle expliqué.

Initialement intitulé Small Game Hunting at the Local Coward Gunclub, le roman présente, sous le prisme de la fiction, une réalité de faits sensibles et difficiles à l’égard de violences vécues, entre autres, par les femmes, les autochtones et les personnes marginalisées.

«Les mouvements de dénonciation sont dans l’air depuis quelques années et mon travail consiste à contribuer à ces réflexions sociales», a précisé Mme Verreault.

L’autrice lévisienne a ajouté que «la difficulté du travail de traduction pour ce livre a résidé dans certains passages difficiles pour lesquels il fallait avoir le cœur solide». Remporter l'un des Prix littéraires du gouverneur général réjouit également Mélissa Verreault puisqu'elle lui offre certaines tribunes pour parler de la traduction littéraire et de démystifier cet art méconnu.

«Les lecteurs et le public n’ont pas souvent la chance de lire des oeuvres provenant de Terre-Neuve-et-Labrador Je pense qu’il importe aussi de démystifier le travail de traduction qui représente une œuvre à part entière», a-t-elle défendu.

Paru aux éditions Québec Amérique, le roman Partie de chasse au petit gibier entre lâches au club de tir du coin, traduit en français par Mélissa Verreault, a été sélectionné pour le prix par des comités d’évaluation par les pairs, au terme de délibérations et d’un rigoureux processus.

Projet sur la table

À cheval entre la création et la traduction, l’autrice, qui enseigne la création littéraire à l’Université Laval, termine actuellement une maîtrise en traduction, entamée il y a six ans. De plus, Mélissa Verreault planche sur de nouveaux projets littéraires qu'elle signera.

«C’est curieux de gagner le Prix du gouverneur général pour un ouvrage traduit et d’être étudiante en traduction! Mon prochain roman sur lequel je travaille abordera un sujet sensible qui mérite qu’on en discute sur la place publique. En janvier, je vais également me plonger dans la création d'un roman graphique», a-t-elle conclu. 

Les + lus