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«Les arts vivants ont survécu depuis des millénaires»

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CRÉDIT : ARCHIVES

02 juin 2020 11:25

Aucun spectacle à l’affiche et des salles qui restent vides. Confinés et en télétravail, les artisans de la culture travaillent sans relâche afin de poursuivre leur mission et assurer la pérennité des scènes locales. L’équipe derrière L’Anglicane et le Centre d’exposition Louise Carrier est à pied d’œuvre pour s’adapter à la situation et poursuivre sa mission de diffusion des arts.

D’après le plan de déconfinement du gouvernement et ses différentes phases, la reprise des activités en public dans les salles de spectacle arrivera tard dans le processus de réouverture progressive. Toutefois, la captation de spectacles dans les salles, sans la présence de spectateurs et avec une équipe technique réduite à un maximum de cinq personnes, reprend petit à petit, puisque la Santé publique a donné son feu vert.

Une bonne nouvelle pour le secteur des arts vivants «très affecté» depuis le début de la crise sanitaire, souligne Diane Blanchette, directrice générale et artistique de Diffusion culturelle de Lévis (DCL), l’organisme qui gère L’Anglicane et le Centre d’exposition Louise-Carrier. 

Une tempête que la directrice affronte avec son équipe. Si la situation est anxiogène, «on est privilégiés, puisqu’on a des subventions et des aides. Il n’y a pas de mort dans notre secteur», relative-t-elle.

«Comment maintenir notre raison d’être dans cette situation?», se demande-t-elle. On essaie de ne pas utiliser le mot ‘‘réinventer’’, parce que les arts de la scène, les arts vivants demeurent les arts vivants et ont survécu à tout depuis des millénaires. On n’a pas besoin de se réinventer, on a juste besoin de s’adapter à la situation. C’est différent.»

Un besoin humain

Car l’essence même du rôle de diffuseur culturel, c’est rassembler publics et artistes. «Ça ne peut pas mourir. Les rassemblements, pour vivre avec d’autres gens les arts vivants, ont continué même avec l’arrivée de la radio, de la télé et du Web, soutient Diane Blanchette. Il y a beaucoup de gens qui continuent à y croire et c’est un besoin humain. Ce besoin va se réexprimer quand on va pouvoir le faire.»

«Cette foi, cette envie de se rassembler autour d’un artiste et d’une œuvre sont très stimulantes et réconfortantes», souligne la directrice, qui a tenu à saluer les publics et leur dire «à très bientôt».

Si la diffusion virtuelle lui semble davantage être une «mesure compensatoire», cet outil permet au milieu artistique de «sortir la tête de l’eau, créer et rester en contact avec les publics. Ce n’est pas à balayer du revers de la main, parce que c’est le monde dans lequel on vit. C’est ça notre époque maintenant».

C’est donc un moyen à la disposition des diffuseurs qui, souhaite la directrice de DCL, l’utiliseront «à leur manière», sans devenir un simple canal de transmission, mais bien un lieu de partage, d’apprentissage, de découverte et de rencontre. «Je n’adhère pas à l’idée que le milieu des arts vivants se transformerait en un média qui ne ferait que de la diffusion virtuelle. Ce n’est pas ça notre mission.»

Alors, l’équipe de DCL réfléchit à toutes sortes de manières de poursuivre dans ce contexte inédit de la COVID-19. «On ne peut pas être sur le pilote automatique, il faut penser autrement, donc ça prend du temps et de l’énergie. Tout nouveau geste est à réfléchir», partage Diane Blanchette. Et d’ajouter que «c’est maintenant qu’il faut penser différemment, pas une fois que la pandémie sera terminée. La post-COVID, ça sera le retour à la normale.»

Du côté du Centre d’exposition Louise Carrier, bien que la reprise aurait déjà pu être effective, les lieux ont dû rester portes closes, puisque les locaux communautaires et culturels de la Ville devaient rester fermés au minimum jusqu’au 1er juin. Mais, «aussitôt qu’on aura accès à nos lieux, on va repartir la machine», assure Diane Blanchette.

Les mesures sanitaires déjà en vigueur dans les différents lieux qui accueillent du public seront appliquées, la distanciation physique, la désinfection, le lavage des mains et un parcours à sens unique. Tout sera fait pour «rassurer les visiteurs et fournir un environnement sécuritaire». 

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