Engendrée par la hausse du coût de la vie, des loyers ainsi que la ville qui gagne en population d’année en année, l’itinérance se déploie d’une façon plutôt cachée en sol lévisien. «La différence de l’itinérance à Lévis comparativement l’itinérance de rue qu’on peut voir à Québec, par exemple, c’est plutôt de l’itinérance cachée. C’est-à-dire, des personnes qui vont habiter dans des environnements impropres à l’habitation humaine», explique Richard Bégin, directeur du Centre aide et prévention jeunesse (CAPJ).

Souvent, ces personnes dorment dans leur automobile, dans des cabanons ou même dans des appartements vides, souligne à titre d’exemples M. Bégin.

«Ce qui est sournois avec l’itinérance cachée, c’est qu’on ne la voit pas et ceux qui la vivent, le cache très bien dans leur quotidien.»

Selon le directeur du CAPJ, on recense un peu plus d’une centaine de personnes sans domicile fixe à Lévis, c’est pourquoi l’idée d’une ressource d’accueil inconditionnel mijote depuis 2017 au sein du milieu communautaire.

À Lévis, déjà plusieurs ressources en prévention de l’itinérance et en hébergement de transition ont été déployées au cours des dernières années, mais un accueil inconditionnel permettrait de boucler la boucle, croit M. Bégin.

«Les services que nous avons sur le territoire, ce ne sont pas des modèles où on peut répondre dans l’immédiat à des demandes. Ça répond à beaucoup de jeunes, de femmes et des clientèles en prévention de l’itinérance. L’enjeu en ce moment à Lévis, c’est de développer quelque chose pour ceux qui sont en itinérance où on peut les accueillir dans l’immédiat et les accompagner, soutient le directeur du CAPJ. Ce serait intéressant d’avoir une place où les gens peuvent venir et qu’on puisse les accueillir comme ils sont.»

Un projet à venir

En raison d’investissements annoncés et pressentis des paliers de gouvernement fédéral et provincial pour la lutte contre l’itinérance, Richard Bégin croit qu’un projet d’accueil inconditionnel pourrait voir le jour plus tôt que tard à Lévis.

«Il pourrait y avoir une mise en œuvre, une recherche de site et le développement d’une structure organisationnelle au cours de l’année puisque le financement semble être au rendez-vous dans les prochains mois», expose-t-il.

Ainsi, cette idée du milieu communautaire qui se développe depuis 2017 pourrait bel et bien voir le jour d’ici 2023.

«L’idée, c’est de venir en aide à tous ceux qui en ont besoin, peu importe l’état dans lequel ils se trouvent. Malheureusement, certains ont des problèmes de consommation ou de santé mentale, donc c’est plus difficile de leur venir en aide rapidement avec les services que nous proposons actuellement et il faut les envoyer vers Québec. Un service d’accueil inconditionnel nous permettrait de répondre à ce phénomène grandissant», conclut Richard Bégin.