Pendant une heure, Geneviève Turbide-Potvin (à droite) a répondu aux questions de la présidente-directrice générale de la CCIGL, Marie-Josée Morency, sur le leadership et l’économie. Photos : Érick Deschênes

Pour sa dernière conférence de la saison 2022-2023, la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL) a reçu, le 31 mai, Geneviève Turbide-Potvin. La première vice-présidente Entreprises et Gestion privée 1859 pour le Québec et l’est de l’Ontario à la Banque Nationale a notamment abordé les défis auxquels les entrepreneurs québécois feront face au cours des prochaines années.

D’emblée, la banquière a mentionné la diminution de la productivité du Québec parmi les éléments qui l’inquiètent pour l’économie de la province.

«Malgré que le Québec est une province avec plusieurs richesses, dont une énergie moins dispendieuse, l’accès à l’eau douce et la présence de l’ensemble des minéraux, les taux de productivité et d’investissement chutent comparativement à d’autres pays, dont les États-Unis. Notre avantage concurrentiel ne peut être que sur la faiblesse du dollar canadien. L’élément de la productivité est un enjeu crucial. En raison de la pandémie et des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, il y a une ouverture pour le secteur manufacturier québécois. On a la place pour cela et on peut le faire plus rapidement que d’autres pays, dans un volet plus vert», a analysé Mme Turbide-Potvin.

À ce chapitre, la première vice-présidente Entreprises et Gestion privée 1859 pour le Québec et l’est de l’Ontario a profité de sa tribune pour inciter les entrepreneurs à investir actuellement dans l’amélioration de la productivité de leur entreprise, malgré le contexte économique incertain.

«Lors de la crise financière de 2008-2009, on est arrivé à parité entre le dollar canadien et le dollar américain. C’était la période parfaite pour investir dans la productivité, notamment parce que ça allait être moins cher. (Mais les entrepreneurs québécois) se sont mis en mode attente, ils n’ont pas investis (et ils n’ont pas pu profiter à un meilleur point de la reprise économique). J’ai peur qu’actuellement on vit la même chose», a ajouté Geneviève Turbide-Potvin.

Un volet humain à se soucier

L’autre préoccupation de la haute dirigeante de la Banque Nationale est la relève entrepreneuriale. «L’indice entrepreneurial et la volonté de repreneuriat ont chuté de façon drastique. D’ici les 10 prochaines années, environ 40 % des entreprises québécoises vont changer de mains. Si on n’a pas de repreneurs, à quel point on va conserver notre richesse au Québec. Le Japon est un pays qui a vécu ce genre de situation et il a perdu 21 % de ses entreprises en 15 ans et il peine à se soulever comme économie depuis ce temps», a-t-elle illustré.

Autre enjeu qui préoccupe les entrepreneurs, la pénurie de main-d’œuvre a aussi été abordée par Geneviève Turbide-Potvin lors de l’activité tenue sous la formule questions-réponses. Comme le recrutement de travailleurs provenant de l’étranger est la solution privilégiée par plusieurs entrepreneurs, , la première vice-présidente Entreprises et Gestion privée 1859 pour le Québec et l’est de l’Ontario a rappelé qu’il était important de créer un fort sentiment de communauté afin de retenir ces recrues.

«Traiter les gens comme j’aimerais être traitée»

En plus de ses réflexions sur l’économie québécoise, Geneviève Turbide-Potvin a discuté du leadership et de l’entrepreneuriat, lors de la première partie de l’activité. Soulignant l’importance de se créer un fort réseau, l’ancienne sportive de haut niveau a partagé sa conviction qu’un leader devait être transparent, miser sur l’inclusion pour amener des points de vue différents et exercer un leadership de proximité. Prônant pour une gestion familiale où l’écoute et la proximité du terrain sont capitales, elle a de plus soutenu que les entrepreneurs devaient porter une grande attention sur les ressources humaines.

«À tous les jours, j’essaie d’être la banquière que j’aurais aimé rencontré. […] C’est important que les employés soient passionnés par leur travail. Un employé heureux va amener des clients heureux et au final, les actionnaires seront heureux», a conclu Mme Turbide-Potvin.

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