Parmi toutes les inquiétudes provoquées par la crise du coronavirus, des résidents de la région doivent faire face à la perspective de se retrouver sans domicile fixe au cours des prochaines semaines. Alors qu’ils devaient recevoir à la fin du printemps leur nouvelle maison, certains Lévisiens se retrouvent au désarroi en raison de la fermeture des chantiers de construction afin de freiner la propagation de la COVID-19.
«Notre future maison est en construction et devait être livrée pour le 21 mai. Nous avons tenté de reporter la date de prise de possession en prenant contact avec nos acheteurs, mais il n’est pas possible pour eux de rester dans leur loyer plus longtemps, car celui-ci est déjà loué à quelqu’un d’autre. (…) Dans le but de nous dépanner, notre constructeur essaiera de nous libérer un des loyers dont il est le propriétaire pour nous accommoder, mais il n’y a rien de sûr. Nous sommes donc dans une incertitude totale», a témoigné un citoyen au Journal, la semaine dernière.
Malheureusement, dans le contexte actuel, ce dernier se trouve dans une sorte de no man’s land puisqu’aucun proche ne peut recevoir sa famille dans le contexte actuel
Ainsi, si ce Lévisien est complètement en accord avec les diverses mesures mises en place par les gouvernements pour freiner la propagation du nouveau coronavirus, il ne comprend pas pourquoi les petits chantiers de construction résidentielle ne pourraient redémarrer si les directives étaient respectées par les travailleurs.
«Le gouvernement inclut les déménageurs ainsi que les notaires dans les services essentiels pour ne pas mettre en pause le marché immobilier et que les gens puissent se loger, mais il oublie une partie de l’équation: les constructions résidentielles. J’aimerais que le gouvernement permette la reprise du marché de la construction résidentielle ou du moins, permettre aux entrepreneurs de continuer les contrats déjà signés pour donner un toit à tous ceux qui attendent leur construction», a demandé le citoyen
Se préparer pour la relance
Une situation que regrette également l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). Selon François Bernier, vice-président aux affaires publiques de cette organisation, entre 10 000 et 11 000 unités d’habitation devaient être livrées pour le 1er juillet, dont 6 500 logements locatifs.
Plutôt résigné quant à une réouverture des chantiers avant la levée prévue de la fermeture obligatoire des commerces et entreprises non essentiels le 4 mai, François Bernier a toutefois soutenu que l’industrie de la construction travaillait présentement à être prête lorsque la relance des activités sera autorisée.
«Nous travaillons actuellement à adapter nos chantiers aux normes de la santé publique. Dès que nous le pourrons, nous allons nous remettre au travail. Toute notre énergie est consacrée à la relance», a affirmé M. Bernier.
La SHQ «consciente du problème»
Invité par le Journal à réagir face à problème, la Société d’habitation du Québec (SHQ) a fait savoir qu’elle travaillait à trouver une solution.
«La Société d'habitation du Québec est très consciente du problème causé à de nombreux futurs propriétaires à la suite de la fermeture de chantiers de construction. Nous travaillons sur cette problématique avec d'autres ministères afin de trouver une solution à cet état de situation», a conclu André Ménard, directeur des communications de la SHQ.