De passage virtuellement dans les régions de la Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale, la tournée En mouvement pour la relance socioéconomique du Québec, organisée par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et le Mouvement Desjardins, a fait état de la situation économique dans la région et de ses prévisions, le 7 décembre dernier.
Selon les études économiques de Desjardins, le recul économique du Québec pour l’année en cours sera de - 4,1 % de son PIB nominal. De son côté, la Chaudière-Appalaches connaîtra un repli économique de - 3,7 %.
«Chaudière-Appalaches a récupéré non seulement la totalité des emplois perdus durant la première vague, mais en plus, 2 100 emplois supplémentaires ont été créés», a exposé Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins. La structure de l’économie de la région qui compte plusieurs entreprises du secteur financier et des assurances explique ces résultats, selon le président de la coopérative financière de Lévis.
«Tous les commerces qui ont fermé ou qui sont actuellement fermés appartiennent à du vrai monde. Des emplois ont été créés, oui, mais ils ne sont pas nécessairement occupés par les personnes qui ont été mises à pied au cours des derniers mois», a tenu à souligner en contrepartie M. Cormier.
Bien que la Chaudière-Appalaches soit en tête du peloton des régions manufacturières du Québec pour sa situation économique, Desjardins chiffre la réduction de la croissance économique sur le territoire à 733,8 M$ en valeur économique. «Ça veut dire qu’il y a encore beaucoup de familles qui peinent à joindre les deux bouts», a ajouté M. Cormier.
Selon les prévisions de cette étude économique, la Chaudière-Appalaches connaîtra un rebond de sa croissance économique de 5,9 % de son PIB en 2021 et retrouvera ainsi sa situation d’avant-pandémie à la fin de 2021. «L’objectif ne devrait pas être de revenir comme avant la pandémie, l’objectif devrait être de chercher à faire mieux etdifféremment qu’avant la pandémie parce que ce qu’on constate à l’échelle canadienne présentement c’est que la crise a accéléré la numérisation des entreprises et des transactions», a partagé Guy Cormier.
Des entrepreneurs qui exposent leur situation
La FCCQ a mis sur pied L’Observatoire, un outil de sondage lancé en septembre dernier. Ainsi, les entreprises peuvent répondre aux questions de la FCCQ afin que l’organisation puisse avoir un aperçu de la situation de ces dernières sur le terrain.
Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ, a dévoilé les résultats recueillis auprès de 54 entreprises de la Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale.
Questionnés à propos des impacts de la pandémie sur leur entreprise, les entrepreneurs ont indiqué à 65 % que les impacts étaient négatifs, dont 19 % étaient des impacts négatifs importants. Cependant, on constate que 18 % des répondants ont observé des impacts positifs sur leur entreprise.
Les entrepreneurs de la région ont également indiqué que 54 % des impacts de la pandémie étaient reliés à la baisse des ventes, 41 % à un report ou l’annulation d’événements importants, 30 % à la diminution de leurs opérations et 24 % à une fermeture temporaire.
Fait intéressant, les régions de la Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale ont connu des impacts négatifs en ce qui a trait aux ressources humaines plus faibles qu’ailleurs dans la province bien qu’ils soient non négligeables. Les impacts reliés à la réduction des heures de travail se chiffrent à 24 %, les mises à pied d’employés à 20 % et les départs d’employés à 15 %.
«Il faut se demander s’il y a des mesures d’aide qui ont été particulièrement utilisées dans la région et qui fonctionnent bien, comme la subvention salariale d’urgence, qui fait que sans avoir eu des aides comme celle-là, on aurait eu probablement plus de départs, de mises à pied et de réduction des heures de travail», a analysé Charles Milliard.