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Décès d'un travailleur sur un chantier à Saint-Romuald : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête

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C'est sur ce chantier que René Gauthier a perdu la vie le 10 juillet 2019. CRÉDIT : CNESST

04 nov. 2020 09:59

C'est le 4 novembre que la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a rendu publiques les conclusions de son enquête sur l'accident du travail ayant coûté la vie à René Gauthier, peintre compagnon pour Versailles 48, le 10 juillet 2019, sur le pont enjambant la rivière Etchemin à Saint-Romuald (boulevard Guillaume-Couture/route 132).

Rappelons que le jour de l'accident, M. Gauthier se trouvait sur le chantier du pont enjambant la rivière Etchemin pour le décapage et la peinture de sa structure d'acier. Pour ce faire, ses collègues et l'homme de 59 ans utilisaient un équipement sous pression au jet abrasif.

Vers 9h, les contremaîtres du chantier ont remplacé le joint d'étanchéité du couvercle de l'équipement, car une fuite avait été détectée la veille. À 9h40, une fois le joint remplacé, l'un des contremaîtres a redémarré l'équipement, puis deux d'entre eux ont resserré les boulons qui retenaient son couvercle à l'aide d'une clé anglaise.

Alors que René Gauthier et ses collègues retournaient sous la structure du pont pour y reprendre les travaux de peinture, le couvercle du trou d'homme de l'équipement sous pression a cédé, projetant M. Gauthier contre le parapet du pont. Un second travailleur a été projeté par-dessus le garde-fou qui longeait la voie de circulation.

À l'arrivée des services d'urgence sur les lieux vers 10h, les secouristes ont constaté le décès de René Gauthier.

Deux causes à l'accident

La CNESST affirme que son enquête a permis d'identifier deux causes pour expliquer l'accident. D'abord, selon la commission, les dimensions du couvercle du trou d'homme du réservoir étant inférieures à celles prévues par le manufacturier; elles permettaient son déplacement et son expulsion sous l'effet de la pression.

Également, un réservoir livré avec le mauvais couvercle du trou d'homme exposait les travailleurs au danger d'être frappés par ce dernier ou d'être projetés lorsque le réservoir était mis sous pression.

D'ailleurs, à la suite de l'accident, la CNESST a suspendu les travaux de décapage au jet abrasif effectués par le maître d'œuvre, Construction BSL, et par son sous-traitant, Versailles 48. La reprise des travaux a été autorisée après que le maître d'œuvre et son sous-traitant ont installé de nouveaux équipements sous pression conformes au règlement et au code d'installation des équipements sous pression.

Suivis de l'enquête

Dans le communiqué de presse publié afin de prévenir les médias du dévoilement des conclusions de son enquête, la CNESST a annoncé qu'elle mènera deux actions afin de s'assurer que les normes exigées quant à l'utilisation des équipements sous pression sur les chantiers routiers soient respectées à la lettre.

La CNESST, en collaboration avec la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), sensibilisera le ministère des Transports du Québec (MTQ) à la pertinence d'inclure aux cahiers de charges et aux devis généraux les exigences en matière de droit d'exercice nécessaire de l'installateur et en matière de conformité des équipements sous pression. Elle veillera à ce que le MTQ s'assure que ses équipements sous pression ou ceux de ses sous-traitants sont conformes à la réglementation applicable et que les utilisateurs ont la certification requise. La RBQ établira et mettra en application une stratégie destinée à aider les intervenants à mieux comprendre leurs obligations en ce qui a trait aux équipements sous pression mobiles.

La CNESST transmettra également son rapport à différents intervenants qui sont susceptibles d'utiliser des équipements sous pression, notamment l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec.

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