À la fin de l’été, deux Lévisiennes, Johanne Roberge et Sonia Lafond, ont relevé un défi hors de l’ordinaire en parcourant à pied les 480 kilomètres entre Lévis et la ZEC Varin, dans la région de Baie-Comeau. Si les deux quinquagénaires rêvaient depuis longtemps de réussir un tel exploit physique, elles ont joint l’utile à l’agréable en récoltant des sous pour la Fondation du cancer du sein du Québec, une cause qui leur tient particulièrement à cœur.
C’est à la suite d’une aventure réalisée il y a deux ans par Johanne Roberge, Sonia Lafond et une autre amie, la traversée des Chic-Chocs en Gaspésie, que l’idée d’accomplir un autre défi de cette ampleur a germé dans la tête des deux femmes de 57 ans.
Si au départ elles désiraient se lancer sur les routes de Compostelle, elles ont plutôt opté pour un «chemin de pèlerinage» au Québec. Puisqu’elles ont toutes les deux avec leurs conjoints un camp de pêche dans la ZEC Varin, elles ont décidé de parcourir à pied le parcours entre Saint-Rédempteur, le quartier où réside Mme Roberge, et leur chalet.
«J’ai alors commencé à calculer le kilométrage et analyser quel trajet, soit de passer sur la Rive-Nord ou sur la Rive-Sud, était préférable. On devait s’entraîner physiquement avant, mais nous n’avons pas eu l’occasion de le faire. (Heureusement), marcher est une activité qu’on fait tous les jours. Toutefois, notre aventure a nécessité une grande préparation logistique, notamment pour les boîtes de ravitaillement que nous avons dispersées chez les établissements hôteliers qui nous accueillaient le long du parcours», a expliqué Johanne Roberge.
Un bobo qui risque de tout gâcher
C’est finalement le 26 août que les deux amies, qui se connaissent depuis le primaire, ont amorcé leur périple. Le début de l’aventure n’a toutefois pas été de tout repos pour Johanne Roberge et Sonia Lafond. En plus des difficultés que les deux femmes ont éprouvé face à l’ampleur du défi, Sonia Lafond a subi une blessure qui a failli mettre fin à la randonnée de 480 kilomètres.
«J’ai eu un problème à l’un de mes orteils à la hauteur de L’Islet. Il était plein de pue et j’étais en train de perdre mon ongle. Johanne m’a soignée, mais ça faisait très mal. À La Pocatière, j’ai pu m’acheter une nouvelle paire de souliers et je n’ai plus eu mal. Après cela, on partait le matin et c’était comme si nos corps nous demandaient de marcher, comme nous étions maintenant habituées à marcher en moyenne 17,8 kilomètres par jour», a partagé Mme Lafond.
Moments marquants
Avec ces ennuis loin derrière elles, le duo qui se surnomme SoJo a poursuivi sa route jusqu’à Matane, où elles allaient monter à bord d’un navire assurant la traverse entre cette municipalité et Baie-Comeau. Lors de leur traversée le 18 septembre, les deux Lévisiennes ont célébré un anniversaire particulier : le 10e anniversaire de la chirurgie contre le cancer du sein qu’a subie Johanne Roberge.
Trois jours plus tard, les deux quinquagénaires réussissaient leur défi. Pour souligner la fin de leur périple, elles ont fêté avec les membres de leur famille et leurs amis réunis à la ZEC Varin pour l’occasion.
En plus de fêter l’atteinte de leur objectif physique, elles ont alors pu célébrer le succès du volet caritatif de leur randonnée. Si Johanne Roberge et Sonia Lafond espéraient d’abord récolter 480 $ pour la Fondation du cancer du sein du Québec (1 $ par kilomètre marché), elles ont finalement amassé 5 142 $ pour cette cause.
«Les gens sont généreux. Pendant toute notre aventure, nous avons eu du bon monde derrière nous. Pendant plusieurs jours, des bons samaritains ont notamment transporté nos sacs de notre point de départ à notre point d’arrivée. Ce qui nous a également permis de réussir, c’est la belle température. Nous n’avons eu qu’une seule journée de pluie pendant le périple», ont tenu à souligner Mmes Roberge et Lafond.
Heureuses d’avoir réussi ce défi, les deux Lévisiennes n’écartent pas la possibilité de revivre une aventure similaire au cours des prochaines années.
«Ça va appeler à autre chose. Après la traversée des Chic-Chocs, on ne voulait plus entendre parler de randonnée. Mais ça revient, c’est comme une petite drogue. En vieillissant, on a plus besoin de se prouver qu’on est capable de réussir. Ça amène tellement un sentiment d’accomplissement et de fierté», ont-elles conclu.