Nature Québec et des professionnels de la santé ont fait une sortie, le 21 juillet dernier, pour déplorer les déboisements effectués pour permettre la construction des nouvelles maisons des aînés promises par le gouvernement de la Coalition avenir Québec. Selon eux, l’absence d’arbres près de ces établissements provoquera des impacts sur la santé de ses résidents.
Le groupe a d’emblée critiqué la décision du gouvernement d’autoriser la coupe de centaines d’arbres matures sur les sites qui accueilleront des maisons des aînés à Saint-Étienne-de-Lauzon, Black Lake (Thetford Mines), Québec, Rivière-des-Prairies, Alma, Val-d’Or, Chicoutimi et Gatineau.
Même si le regroupement d’intervenants a salué la décision de Québec de prévoir «des plantations pour compenser les coupes», il estime que les effets bénéfiques amenés par ces futurs arbres matures n’arriveront pas à temps pour plusieurs des résidents des maisons des aînés.
En effet, Nature Québec, l’Association québécoise des médecins pour l’environnement et La Planète s’invite en santé estiment que la préservation d’arbres matures à proximité des maisons des aînés aurait permis de conserver des îlots de fraîcheur, des lieux de socialisation ainsi que des sites pour permettre la pratique de la marche.
«Le verdissement urbain a un impact positif sur la santé humaine, entre autres en captant la pollution atmosphérique, en contribuant à l’apaisement psychologique et en diminuant les îlots de chaleur. Les aînés sont particulièrement vulnérables à la chaleur, et sont donc parmi les premières populations affectées par une diminution de la canopée urbaine», a argué Dr Éric Notebaert, vice-président de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement.
«Alors que nous traversons des crises sans précédent, le gouvernement doit arrêter d’implanter des projets sous cloche de verre, sans penser aux effets néfastes de ce type de construction sur les populations âgées et avoisinantes. Dans l’arrondissement de Sainte-Foy, à Québec, ce sont 70 arbres matures qui ont été coupés, c’est inacceptable de penser de même encore en 2021!», a par la suite renchéri Cyril Frazao, directeur exécutif de Nature Québec.
Avec cette sortie, les trois groupes ont profité de l’occasion pour demander au gouvernement provincial d’inclure la protection stricte des milieux naturels urbains lors de la construction des maisons des aînés. D’ailleurs, ils entendent mener une campagne tout au long de l’été afin de sensibiliser les citoyens «aux effets bénéfiques de la nature de proximité pour la population vieillissante». Les organisations proposeront aussi des actions pour amener une «vision responsable et un environnement urbain sain, accessible et en santé».