En place depuis 2017, l’entreprise de cartes virtuelles gratuites de la Formation préparatoire au travail adapté (FPTA) de l’École secondaire les Etchemins (ESLE) de Charny continue de connaître un grand succès. Malgré la pandémie qui a créé certaines embûches au cours des derniers mois, le projet a pu croître et il continue de faire du bien autant aux élèves de la FPTA qu’à la communauté.
«Notre entreprise commence à se faire connaître davantage dans le milieu scolaire. Pour cette année, on a notamment pu compter sur l’aide de deux comédiens, deux élèves du programme régulier inscrits à l’option Art dramatique. On est reconnu de plus en plus dans notre milieu. Juste pour la fête de l’Halloween, nous avons pu produire 114 cartes virtuelles à l’école», a d’emblée partagé Justine Lévesque-Nadeau, technicienne en éducation spécialisée à la FPTA, sur le développement de l’initiative.
Rappelons que c’est sous l’impulsion de Daniel Gingras, enseignant à la FPTA, que l’entreprise «communautaire sociale» a vu le jour en 2017. Avec un projet concret, ce dernier voulait créer une nouvelle avenue pour accompagner ses élèves dans leur quête vers davantage d’autonomie.
La FPTA est un programme qui accueille des jeunes âgés de 14 à 17 ans qui poursuivent un parcours adapté à leurs besoins. Celui-ci est différent du cheminement régulier puisqu’il prépare les jeunes à développer les attitudes nécessaires afin d’intégrer le marché de l’emploi. Par exemple, les élèves de la FPTA suivent notamment des cours de cuisine.
Dans le cadre du projet des cartes virtuelles, près d’une dizaine d’élèves de la FPTA, soit Xavier Labrecque-Poulin, Rosemary Pleau, Jason Mathieu, Mathieu Blanchet, Hunter-Jake Mercier, Edward Turcotte et Marie-Pier Bossé, œuvrent au développement et à la vente du produit. Après avoir préparé les fonds que pourront choisir les clients pour leur carte, ils préparent leur kiosque pour la création des cartes en vue des quatre fêtes importantes lors de l’année scolaire, l’Halloween, Noël, la Saint-Valentin et Pâques.
Lors du jour où les élèves de l’ESLE peuvent passer leur commande, les élèves participant au projet de la FPTA doivent prendre les photos sur fond vert et effectuer le cadrage de ces dernières. Les membres de l’entreprise doivent aussi discuter avec les personnes qui commandent des cartes gratuites afin de connaître leur choix ainsi qu’obtenir les coordonnées de la personne qui recevra le message.
Faire partie de la communauté
Quatre ans après la mise en place de l’initiative, Daniel Gingras, Justine Lévesque-Nadeau et Marilou Allard-Dufour, autre technicienne en éducation spécialisée présente pour accompagner les élèves de la FPTA, peuvent constater que le projet amène toujours des retombées positives.
«L’initiative est appréciée de tout le monde, que ce soit les élèves du régulier qui commandent des cartes ou des participants au projet. Pour nos élèves, ça leur amène beaucoup d’estime de soi puisqu’ils sont capables de contribuer à la société. Souvent, en raison de leur cheminement différent, ils se voient à part. Le projet vient créer une cohésion dans l’école et ils retirent une reconnaissance. Seuls nos élèves connaissent la technique pour créer nos cartes. Ça leur apprend à suivre des procédures de travail, ce qui est bon pour l’autonomie», a expliqué Mme Lévesque-Nadeau.
De plus, la croissance du projet permet aussi aux élèves de la FPTA de faire davantage une différence dans la communauté de Charny. Le service de cartes virtuelles est notamment offert aux élèves du pavillon Notre-Dame de l’école primaire des Petits-Cheminots de Charny. Avant la pandémie, l’entreprise a aussi pu offrir son service de messagerie à des aînés demeurant au Petit Domicile de Charny.
«Nos jeunes ne sont pas portés à aller vers les autres, mais à s’isoler et à se replier sur eux-mêmes. C’est donc tout un défi de les amener à faire du service à la clientèle. En créant des liens humains et en recevant de beaux commentaires, cela leur fait sentir qu’ils font partie de la communauté. […] Juste avant le premier confinement, on avait eu la chance d’aller au Petit Domicile pour créer des cartes virtuelles pour la Saint-Valentin et ce fut vraiment un moment spécial», ont témoigné Daniel Gingras et Marilou Allard-Dufour.
D’autres opportunités de développement
Si les responsables du projet de cartes virtuelles ont des difficultés à projeter leur initiative dans le futur en raison de la pandémie, son instigateur a toutefois bien d’autres idées en tête pour que l’initiative poursuive sa croissance.
«C’est sûr qu’on veut nouer d’autres partenariats avec d’autres partenaires du milieu comme nous avons un beau projet qui fait une différence dans la communauté. […] Le projet a pu se poursuivre à distance, comme on a pu l’expérimenter à Noël. Dans le respect des consignes sanitaires qui seront alors en vigueur, j’aimerais bien que pour la fête de Pâques, nos élèves deviennent des agents de liaison. Par exemple, un de nos élèves serait le responsable d’une classe dans une école primaire. Il présenterait le projet, parlerait de l’évolution des cartes offertes et de la date de livraison, le livrerait et recueillerait ensuite les réactions. C’est mieux d’aller de l’avant avec cette option que de ne rien faire du tout», ont conclu Mme Lévesque-Nadeau et M. Gingras.