À Saint-Romuald, 84 unités de logements réparties dans 9 bâtiments ont été achetées au secteur privé par un organisme à but non lucratif et rénovées afin d’être louées à des familles au revenu plus modeste.
En janvier 2015, le Groupe de ressources techniques (GRT) Nouvel Habitat, qui gère le logement communautaire à Lévis, crée une nouvelle branche. C’est la naissance de la Société immobilière locative à prix accessible (SILA). Ce nouvel organisme a pour mission d’acquérir des immeubles locatifs existants, de les rénover tout en maintenant les loyers abordables.
Majoritairement des 4 ½ et des 5 ½ , ces logements «à composante familiale» sont destinés à des ménages à revenu modeste. De plus, certains appartements seront disponibles pour des jeunes souvent victimes de discrimination lors de la recherche d’un logement, dans le cadre d’un partenariat avec l’organisme Alliance-Jeunesse Chutes-de-la-Chaudière.
«On a l’objectif d’avoir 15 % de logements bénéficiant d’une aide au paiement du loyer pour les ménages à plus faible revenu», précise Alain Marcoux, dirigeant principal de la SILA et directeur général du GRT Nouvel Habitat. Les loyers se situent environ 20 % plus bas que le prix du marché. «On tient à conserver ça abordable», assure-t-il.
Un premier immeuble situé à Saint-Romuald a été acquis par la SILA en 2017, soit 12 unités de logement. En février dernier, ce sont cette fois 72 logements qui sont sortis du parc locatif traditionnel pour être rafraîchis. Au total, la SILA a réalisé un investissement de 9 M$ répartis dans 9 bâtiments. Ce quartier a d’abord été ciblé pour son niveau élevé de défavorisation.
«C’est une grosse intervention dans Saint-Romuald. Mais on ne veut pas tout concentrer dans le même quartier. On cherche d’autres quartiers de la ville où il y a des concentrations de locataires. Ça peut être Lauzon, Charny ou Saint-Jean-Chrysostome. On veut être à la grandeur de la ville», annonce Alain Marcoux.
12 000 $ en moyenne par logement
Revêtement de toiture, changement des portes-fenêtres pour réduire la facture d’énergie, rénovation des salles de bain, ajout d’un système de ventilation afin d’améliorer la qualité de l’air ainsi qu’éviter les moisissures et l’humidité, ou encore mise aux normes de sécurité incendie, sont les travaux les plus souvent effectués.
En moyenne, 12 000 $ sont investis par logement. Mais la facture peut grimper à 20 000 $ lorsque les immeubles sont en moins bon état. C’est le GRT Nouvel Habitat qui assure la coordination des travaux ainsi que la gestion immobilière.
Au delà de l’acquisition et de la rénovation des bâtiments, le projet vise à faire «une différence dans le quartier». «On espère réussir à créer avec les gens une vie communautaire.» Les objectifs sont «ambitieux» et le verdissement du quartier en fait partie. Plantation d’arbres ou jardins communautaires, les besoins seront définis avec les résidents.
L’investissement de 9 M$ a été consenti par le Fonds immobilier de solidarité FTQ, la Fondation Lucie et André Chagnon et la Caisse d’économie solidaire Desjardins. La SILA a également bénéficié du programme d’assurance prêt hypothécaire logement abordable de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
«Pour l’instant, ce n’est fait qu’avec des fonds privés, puisqu’il n’y a pas de subvention, souligne-t-il. Si on veut aller plus loin et acheter des immeubles plus dégradés, on ne pourra pas le faire sans aide public. On a déjà proposé à la Ville d’avoir un programme de rénovation. On espère avoir ce partenariat à l’avenir.»