vendredi 25 avril 2025
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Demande de démolition

Chocolats Favoris : une grogne citoyenne bien présente et une décision à la fin juin

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Photo : Archives - Gilles Boutin

08 avr. 2025 06:00

Dans le cadre d’une séance extraordinaire du conseil municipal de la Ville de Lévis, tenue le 7 avril dernier, une vingtaine de citoyens présents et s’opposant à la démolition du bâtiment patrimonial abritant les Chocolats Favoris, situé au 32, avenue Bégin dans le Vieux-Lévis, ont exprimé leur opinion sur le dossier aux élus lévisiens afin que ces derniers puissent prendre une décision quant au futur de cet immeuble.

La situation

Rappelons d’emblée que la saga de cette demande de démolition s’est entamée en octobre 2023 alors que l’entreprise avait déposé une demande au comité de démolition de la Ville de Lévis afin de démolir et rebâtir le bâtiment, qui avait dû être évacué en raison d’enjeux de sa structure. Ce projet a soulevé une forte opposition citoyenne et s’était retrouvé dans les mains du conseil municipal lévisien qui avait fait la demande d’un rapport de contre-expertise quant à l’état de l’immeuble, à la demande des opposants.

Dans ce rapport de contre-expertise, on recommandait une démolition. Cependant, un scénario de sauvegarde était possible, mais engendrait une facture salée à hauteur de 2,6 M$ pour les Chocolats Favoris. À la suite de la réalisation de ce rapport, le comité de démolition a autorisé, à l’unanimité, la démolition du bâtiment. Ainsi, les citoyens souhaitant s’opposer à cette décision pouvaient le faire afin d’être entendus devant le conseil municipal, le 7 avril.

Chocolats Favoris clame la bonne foi

La période d’intervention des citoyens a commencé avec la prise de parole du copropriétaire de la bannière Chocolats Favoris, Charles Auger. Ce dernier a tenu à rappeler aux gens présents dans la salle que plus de 300 000 $ ont été investis dans la rénovation de la bâtisse quelques années avant la demande de démolition. Il rappelle que c’est en 2022 que l’entreprise a su la gravité de la situation et que son «premier réflexe» a été d’embaucher des experts pour en connaître davantage sur l’état de l’immeuble.

«Pour nous, ce n’est pas une bonne nouvelle. […] Je peux considérer qu’un propriétaire immobilier peut parfois être mal intentionné à l’égard d’un bâtiment pour en faire un projet beaucoup plus majestueux ou grand, mais quand un propriétaire immobilier se présente en disant qu’il souhaite rebâtir et refaire le même projet avec la même vision, ça peut difficilement être attaquable au niveau de la mauvaise volonté. C’est sûr et certain que si on avait pu payer 300 000 $ ou 500 000 $ pour le réparer au lieu d’investir des millions pour rebâtir, on aurait préféré le réparer», a-t-il soutenu.

Des citoyens qui se questionnent

De son côté, Denis Boucher, représentant de Citoyens du Vieux-Lévis et opposant à la demande de démolition, a déploré la situation et a indiqué que les citoyens du quartier se posent beaucoup de questions quant à ce dossier.

«C’est toujours difficile pour des gens qui aiment leur quartier de voir des situations comme celle-là où on doit envisager de perdre des bâtiments qui sont remarquables, a-t-il mis en lumière. Bien qu’il y ait un projet de remplacement, c’est une perte. Pour le Vieux-Lévis, c’est un monument qui disparaît qu’on ne pourra pas remplacer avec les qualités et la valeur qu’il a actuellement.»

Les citoyens du secteur ont également souligné qu’ils auraient aimé comparer l’estimation des coûts entre le scénario de sauvegarde du bâtiment ainsi que celui de sa reconstruction, qui n’était pas déterminée dans le rapport de contre-expertise, afin de pouvoir comparer les deux projets.

Plusieurs propriétaires de maisons ou bâtiments patrimoniaux du Vieux-Lévis étaient sur place pour souligner le travail que demande l’entretien de telles infrastructures et ils ont martelé qu’il est possible et préférable de conserver et sauver celui des Chocolats Favoris, plutôt que d’opter pour la reconstruction.

«(Restaurer un bâtiment patrimonial), c’est prenant et je trouve ça désolant de voir comment la Ville peut accepter une démolition comme celle-là sans se questionner davantage sur la perte qui s’en suit pour le quartier», s’est désolée Sophie Milliard, une résidente du Vieux-Lévis.

De son côté, Gaston Cadrin, du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), s’est questionné quant à la surprise qu’ont eue les Chocolats Favoris lorsqu’ils ont su l’état de la structure de leur bâtiment. Il rappelle que dans le rapport de contre-expertise, on mentionnait un rapport d’experts datant de 2022 qui stipulait qu’il y avait des infiltrations d’eau sur chacun des étages du bâtiment.

«Comment ça se fait qu’on nous dise qu’on n’a pas vu ça aller? Que c’est arrivé tout d’un coup? Ce n’est pas arrivé tout d’un coup, les infiltrations ont été constatées en 2022. Comment ça se fait qu’un propriétaire vigilant, voire ordinaire, ne l’aurait pas réparé?», a-t-il remis en question.

Bien que la situation n’obtienne toujours pas le consensus, les élus lévisiens devront se faire entendre sur la question en juin prochain. En effet, dans le cadre d’une séance ordinaire du conseil municipal, les conseillers municipaux devront passer au vote et approuver ou non la décision du comité de démolition, le 23 juin prochain.

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