«Ça a été un dialogue entre nous deux. Ça a d’abord été moi qui a écrit les textes et, ensuite, Anne s’en est inspirée pour réaliser une série de gravures à la presse ancienne. C’est ce dialogue entre les mots et la matière qui était intéressant pour nous, pour relier cette tradition de presse ancienne», résume d’emblée Camille Madeleine Deschênes-Hamel en entrevue avec le Journal.
Ensemble, les deux artistes ont rencontré leur art, conçu ce projet et même créé un livre d’artiste afin de partager cette union. Cet échange entre génération est né de la rencontre d’Anne Turlais et de l’artiste lévisienne quelques années auparavant sur le chemin de Compostelle.
«Ce qui est particulier, c’est qu’Anne et moi, on s’est rencontré il y a deux ans quand j’ai parcouru le chemin de Compostelle. Je suis débarquée dans son village à la tombée du jour et je n’avais pas prévu d’endroit où dormir. Elle était sur sa galerie et quand elle m’a vu, elle m’a demandé si je cherchais une place où dormir puisque l’hôtel du village était plein. Elle m’a ouvert sa porte et une amitié s’est créée et un dialogue artistique s’est installé. Aujourd’hui, c’est là où ça nous mène», raconte l’autrice.
Si la rencontre s’est faite si naturellement entre les deux femmes, les idées et le travail collaboratif étaient tout aussi fluides et faciles puisque l’esprit créatif de chacune se rejoignait.
L’appel du monde
Il y a bientôt 10 ans, la Lévisienne a rempli son sac à dos, s’est acheté un billet d’avion et a quitté sa terre natale afin de découvrir le monde extérieur, l’étranger. Et l’écriture est son outil de synthèse et le véhicule où elle peut graver ses inspirations.
«L’écriture, c’est ce que je peux offrir après ces voyages. C’est un peu l’essence que j’ai distillée de ces voyages, ces rencontres, des différentes cultures et traditions. Je me passionne de l’histoire et des traditions spirituelles ou sacrées des différents peuples, c’est vraiment ce qui nourrit mes écrits, partage-t-elle. Ça vient d’une curiosité de la rencontre avec l’autre et une quête de sens afin de trouver un certain sens à la vie, différentes manières de voir le monde et de m’ouvrir à ça.»
L’exposition
L’Arbre de vie est la première exposition à laquelle Camille Madeleine Deschênes-Hamel prend part. Pour elle, c’est une opportunité de partager son travail, ses œuvres et son processus de création. Dans cette exposition, on retrouve ses textes et les gravures d’Anne Turlais qui s’unissent, mais une autre salle n’est dédiée qu’aux textes de l’artiste lévisienne ainsi qu’à ce fameux processus créatif. C’est une Camille Madeleine fébrile qui se préparait à vivre son premier vernissage lors de sa rencontre virtuelle avec le Journal.
«Il y a un certain abandon et un lâcher-prise lorsqu’on présente son travail dans une exposition. Ça vient aussi avec un certain émerveillement d’observer le regard de l’autre qui se pose sur le texte et de se demander ce qu’il vit en le lisant. Ça m’inspire de partager davantage», souligne-t-elle.
Dans cette exposition, les textes de Camille Madeleine Deschênes-Hamel sont accompagnés des gravures à la presse ancienne d’Anne Turlais. – Photo : Courtoisie
Exposée jusqu’au 28 juin prochain, L’Arbre de vie donne envie à la Lévisienne de poursuivre dans ce processus créatif, de participer à d’autres résidences de création artistique et de trouver plus d’occasions d’exposer ses œuvres.
«J’aimerais que ce cheminement s’inscrive dans une continuité via d’autres résidences et même apporter l’exposition au Québec pour faire le lien entre la France et le Québec. Ce serait une belle inspiration. C’est une invitation pour moi d’oser partager davantage, c’est un début qui s’ouvre sur un horizon de possibilités.»
Ainsi, Camille Madeleine Deschênes-Hamel tient à remercier la confiance et l’opportunité que la Mairie du cinquième arrondissement de Paris a offert à ces deux artistes en leur permettant de créer cette exposition et la livrer à la population de l’arrondissement.