Par Manuel Cardenas - Collaboration spéciale
Myriam Marcotte est apparue au côté de 15 autres compatriotes dans la liste officielle de la FIFA, le 9 janvier dernier. La Lévisienne, qui a appris la nouvelle durant le mois de décembre, a été prise par surprise.
«J’étais en voiture et il a fallu que je me mette sur le côté, car j’étais trop énervée. Mon conjoint et moi avions les larmes aux yeux. C’est un gros sentiment de bonheur et d’excitation», a lancé Myriam Marcotte.
La jeune femme, qui a grandi à Saint-Nicolas, a amorcé son parcours dans le monde du soccer en tant que joueuse, et a fait ses premiers pas dans l’arbitrage à l’âge de 15 ans. Elle a évolué au sein du club de Chaudière-Ouest, maintenant connu sous le nom d’Association de soccer Chaudière-Ouest (ASCO).
«Le club en tant que tel a toujours été super aidant, j’ai été assignataire et responsable des arbitres pour eux. Ils m’ont toujours motivé à faire progresser ma carrière, que ce soit de m’envoyer faire des formations avec Soccer Québec ou de m’appuyer moralement. L’actuel directeur sportif du club, Benoit Forget-Chiasson, était entraîneur dans le temps, et il m’a beaucoup encouragé par rapport à mes objectifs. Je suis toujours contente de collaborer avec eux, l’ASCO a une place spéciale dans mon cœur», a fait valoir la jeune femme.
Environ cinq ans plus tard, l’arbitre de Lévis a déménagé à Laval et a gravi les échelons en passant d’arbitre locale au calibre AAA. En 2018, elle a obtenu son badge national et seulement un an plus tard, son badge international de la FIFA.
«En 2019, les matchs de plus haut niveau ont commencé pour moi et c’est d’ailleurs lors de ce cette année que la Première ligue canadienne (CPL) a lancé ses activités. J’ai arbitré pour la première fois au niveau professionnel lors d’un affrontement entre Halifax et Hamilton. Je me rappelle d’avoir eu beaucoup d’aide avec mes collègues pour gérer mon stress, car à ce niveau, c’est un plus gros stade, il y a plus de spectateurs et un plus gros enjeu. À ce jour, c’est le match qui m’a ramené le plus de stress, mais à la fois, la plus grande fierté de me rendre jusque-là», a exprimé l’arbitre originaire de Lévis.
Une grande préparation en vue
À seulement quelques mois de la Coupe du monde, Myriam Marcotte s’entraîne déjà physiquement et mentalement pour sa grande aventure.
«Je fais beaucoup de course à pied et de musculation durant six jours semaine au minimum pour suivre le jeu durant 90 minutes et plus. Par la suite, je recueille des informations d’anciens matchs des équipes que je vais arbitrer sur le terrain, tout ça pour être prête mentalement à des situations que j’aurais déjà vues et ainsi savoir comment réagir. Pour un match de calibre international, il faut bien gérer notre stress et nos émotions, quand on voit des joueurs ou joueuses connues à la télévision et après on se retrouve sur le même terrain avec eux, c’est toujours impressionnant», a expliqué Mme Marcotte.
La jeune femme participera à un premier camp de préparation au mois de février. Cinq mois plus tard, elle s’envolera en Océanie pour prendre part à un deuxième camp préliminaire. C’est ce rassemblement qui permettra à la FIFA de déterminer les assignations de chaque arbitre lors du tournoi. Pour l’instant, Mme Marcotte n’a aucune information quant aux parties qu’elle arbitrera puisque ces données seront communiquées de 48 à 72 heures avant chaque rencontre.
«Mon objectif est de faire le meilleur camp d’entraînement possible et ensuite bien performer au tournoi. Je suis très reconnaissante d’avoir cette opportunité», a conclu l’arbitre.