Avec son expérience de 35 ans dans le monde de la télévision, dont plus d’une vingtaine d’années comme réalisateur à La semaine verte à Radio-Canada, Michel Sylvestre a rapidement jugé que le mouvement qu’il a fondé pouvait être un bon filon pour une série télévisée. Le nouveau retraité a ainsi approché l’équipe de MAtv Québec pour lui proposer son concept et faire découvrir ainsi l’initiative à davantage de personnes.

«Je leur ai présenté le projet et ils ont embarqué tout de suite, ils n’ont pas hésité une seconde. Au départ, je penchais plutôt vers un documentaire d’une heure et demie, mais l’équipe de MAtv a préféré y aller avec une série de six épisodes de 30 minutes. Sur le coup, j’ai eu un petit doute comme c’est complètement autre chose. Mais finalement, on a pu concevoir six épisodes, même qu’on avait tellement de matériel qu’on aurait pu en faire sept. Je suis heureux, on a notamment pu mettre de l’avant la passion des bénévoles qui s’impliquent pour transmettre leurs connaissances aux jeunes», s’est rappelé le résident de Lauzon le 20 septembre, la veille du lancement officiel de la série télé.

Avec Kanamouche... une histoire de pêche!, les téléspectateurs de MAtv pourront découvrir une année type d’activités au sein du mouvement Kanamouche. La série suit les bénévoles de l’organisation, qui donnent au cours de l’année scolaire des ateliers sur la création de mouches et de montage des cannes pour ce type de pêche, ainsi que les adolescents qui participent aux formations et aux activités d’initiation à la pêche à mouche offertes par l’organisme.

Petit projet devient grand

 Comme Kanamouche... une histoire de pêche! est présentée sur l’ensemble du réseau MAtv, Michel Sylvestre croit fermement que son mouvement connaîtra un nouveau «grand coup» de popularité. Il faut dire que l’initiative du Lévisien connaît un vif succès depuis six ans.

Ancien luthier, Michel Sylvestre est devenu au fil du temps un grand passionné de la pêche à mouche, particulièrement de la fabrication des cannes nécessaires pour pratiquer ce sport. Cet intérêt a d’ailleurs mené à la création de sa propre entreprise, Cannes à moucher Sylvestre avec son fils qui partage sa passion, Gilbert.

Également ancien élève du Collège de Lévis, le résident de Lauzon a ainsi proposé en 2017 à David Lehoux, le directeur général de son alma mater, de présenter un atelier sur la pêche à mouche. C’est à ce moment que le mouvement Kanamouche est né.

L’initiative a fait boule de neige. Grâce au support du ministère de l’Environnement. de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs du Québec et la Fondation Héritage Faune, des ateliers sur le sujet sont offerts dans une dizaine d’écoles secondaires, dont le Collège de Lévis, l’École du milieu, l’École secondaire Saint-Anselme, l’École Beaurivage et le Collège Jésus-Marie de Bellechasse (anciennement Dina-Bélanger). Les élèves participants peuvent aussi mettre en pratique les enseignements reçus sur le terrain grâce à des olympiades ainsi que des séances de pêche à la mouche dans des piscicultures et des pourvoiries. Depuis 2017, quelque 200 adolescents ont pu profiter des activités offertes par le mouvement Kanamouche. Uniquement cette année, plus de 100 jeunes sont inscrits.

«Les écoles participantes adorent notre proposition puisqu’elle est différente. Souvent, les activités parascolaires sportives proposent aux jeunes de pratiquer des sports d’équipe. C’est intéressant pendant le secondaire, mais par la suite, il est difficile de poursuivre la pratique du sport. Avec la pêche à la mouche, on initie des jeunes à un sport qui peut se pratiquer seul, mais particulièrement pendant toute la vie à moins de graves problèmes de santé», avance Michel Sylvestre, comme cause du succès du mouvement Kanamouche.

Et son président-fondateur entend bien que le vent qui souffle actuellement dans les voiles de Kanamouche ne faiblit pas. En plus de travailler à pouvoir offrir les ateliers aux écoles secondaires lévisiennes Pointe-Lévy et les Etchemins, Michel Sylvestre veut consolider les activités de son organisme dans la grande région de Québec pour exporter à grande échelle son concept ailleurs au Québec. Notons de plus que le mouvement Kanamouche veut lancer un projet en sociofinancement avec la Ruche Chaudière-Appalaches.