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«Un troisième lien, ça sert à rien»

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«On n’est pas tous d’accord à Lévis et il n’y a pas l’unanimité. On a entendu beaucoup de gens d’ailleurs au Québec se prononcer sur ce projet-là, mais aujourd’hui c’est la première fois qu’on entend des lévisiens se prononcer.»

26 mars 2022 05:58

«Un troisième lien, ça sert à rien». C’est ce que les Lévisiens ont pu entendre le 26 mars en après-midi alors qu’une manifestation contre le projet du troisième lien a eu lieu. Une centaine de résidents de la Rive-Sud qui s’opposent au projet se sont joints au Collectif Virage pour marcher entre l’hôtel de ville et le parc Aline-Welsh-Murphy lors de cet événement qui s’avère le premier d’une série.

«Nous visons à mobiliser les citoyens contre ce projet en démontrant son non-sens dans un contexte d’urgence climatique et en faisant valoir des alternatives moins coûteuses et plus efficaces pour s’attaquer au problème de congestion entre Lévis et Québec», avait affirmé par communiqué le Collectif Virage avant la manifestation.

Un point de vue également partagé par plusieurs participants à la manifestation rencontrés par le Journal.  «Il y a tellement d’autres moyens qui impliqueraient plus la population. Au lieu d’investir sur un troisième lien qui finalement ne donnera rien de plus. C’est utopique de croire ça», a illustré Sylvie Bélanger, une résidente du secteur Saint-David.

«Quand on parle de la congestion sur les ponts, c’est relatif. Mon conjoint voyageait à Québec et le plus longtemps qu’on peut attendre sur le pont c’est 15 minutes. On peut favoriser le covoiturage pour les traverser aussi», a ajouté une citoyenne du Vieux-Lévis.

Revendications

Les personnes sur place aujourd’hui déploraient non seulement les gaz à effet de serre engendré par les futurs utilisateurs du tunnel, mais également le possible étalement urbain et son impact sur les terres agricoles qu’engendraient le projet.

«Lorsqu’on ajoute des infrastructures routières, c’est démontré que les gens sont portés à utiliser leur automobile. Alors pour la question du trafic induit, on ne pense pas que ça va être un moyen efficace et on veut proposer des alternatives», a mentionné Michel Bégin-Lamy, membre du Collectif Virage.

Le groupe de citoyens trouve également que les réponses du gouvernement tardent à venir concernant la mise en place d’un tel projet.

«C’est un tunnel de 3.4 km. Avec un tunnel de cette envergure, à quoi va ressembler le portrait lorsque les échangeurs vont être construits? Ça va engendrer un étalement urbain, soit plus de voitures, et à moyen terme on va avoir le même problème de congestion», a argué Andrée Labrecque, également membre du Collectif.

Alternatives plus vertes

Plusieurs citoyens présents lors de la manifestation ont également profité de l’occasion pour soutenir que Québec devrait mettre en place d’autres solutions afin de s’attaquer à la congestion dans la région.

«On a déjà un troisième lien qui est le bateau et qu’il faudrait peut-être mettre en valeur. L’utiliser davantage et mettre à la disposition des citoyens des stationnements gratuits pour inciter davantage l’utilisation (des traversiers), car plein de gens se stationnent dans les rues», a suggéré une citoyenne du Vieux-Lévis.

La gestion dynamique des voies sur le pont Pierre-Laporte, l’amélioration du service de la Société des traversiers, l’ajout de stationnements incitatifs au centre de la ville ou des autobus express qui traverseraient cette dernière, sont notamment des alternatives que le Collectif Virage met de l’avant.

L’enfant pauvre

L’investissement des milliards de dollars provenant des contribuables dans ce projet ne réglera pas les problèmes de congestion à long terme, selon le regroupement. D’ailleurs, il considère que Lévis sera «l’enfant pauvre» des deux rives

«Quand on regarde l’argent qui est investi dans le Réseau express de la Capitale pour améliorer le transport en commun, on voit qu’une grande partie des montants va être investit du côté nord du fleuve. Pour ce qui est du côté sud, quand on considère les montants selon la population, de ce point de vue ce n’est pas proportionnel», a imagé Pierre Bisson, membre du Collectif Virage.

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