dimanche 8 septembre 2024
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Découvertes archéologiques «extraordinaires» à Lévis

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Jusqu'à maintenant, les experts présents sur le chantier ont découvert cinq sépultures. (Photos : Xavier Nicole)

26 oct. 2023 05:42

Dans les dernières semaines, des fouilles archéologiques ont permis de découvrir cinq sépultures dans le secteur de la traverse à Lévis.

«Nous savions que c’était un site avec un fort potentiel archéologique. On a retracé, ici, de grandes portions de l’histoire de Lévis. C’est une découverte majeure qui a été faite. On est sur un site funéraire d’une ancienneté qui est vraiment étonnante», a mentionné le conseiller en patrimoine à la Direction de l’urbanisme de la Ville de Lévis, David Gagné.

Ces découvertes, qui sont dites «excpetionnelles» par les experts déployés dans les recherches, font suite à des événements datant de 2015, alors que des ossements humains provenant du sud-ouest de l’Europe et datant de la fin du 16e siècle avaient été trouvés pendant l’enfouissement de fils électriques par Hydro-Québec. À ce moment, seulement des pieds et des tibias avaient été découverts.

Ensuite, l’été dernier, la firme archéologique, Artéfactuel, s’était rendue sur les lieux pour trouver le reste de son corps. Zocha Houle Wierzbicki et Clotilde Roger ont alors déterré, à leur «plus grand étonnement», une nouvelle paire de tibias.

«Quand on a fait cette découverte, on s’est dit qu’au départ, il y avait un individu, puis ensuite, il y en avait deux, alors il y en a peut-être plus. On a donc continué à fouiller et ça a mené à de nouvelles découvertes. Présentement, le but est de circonscrire l’air d’inhumation et d’évaluer le nombre approximatif de sépultures», a expliqué la bioarchéologue, Zocha Houle Wierzbicki.

Un minimum de cinq sépultures

Actuellement, ce ne sont pas moins de cinq sépultures qui ont été déterrées par la firme. Si seulement deux individus ont été confirmés pour l’instant, le nombre exact de personnes qui y sont enfouies est impossible à confirmer. Les ossements trouvés ont été dépêchés en laboratoire pour des analyses.

Si les deux archéologues et David Gagné restent très prudents en mentionnant «que rien n’est sûr pour le moment», les trois débordent tout de même d’énergie face à ces découvertes, qui pourraient mener à «l’un des plus anciens sites d’inhumation d’Européens en Amérique du Nord».

«On ne veut rien affirmer pour l’instant. C’est arrivé trop souvent que certaines choses aient été affirmées en archéologie et que, finalement, les analyses disaient autre chose. Cependant, il y a plusieurs éléments qui démontrent que nous sommes sur quelque chose d’exceptionnel», a indiqué David Gagné.

«On en est vraiment au début du processus. Il nous reste plusieurs choses à comprendre avant d’en tirer une conclusion. Pour moi, c’est exceptionnel et j’ai hâte de voir ce que nous pourrons en tirer», a ajouté l’archéologue Clotilde Roger.

Jusqu’à maintenant, les hypothèses des experts indiquent qu’il pourrait s’agir d’un groupe de pêcheurs européens.

«Peut-être que quelque chose est arrivé sur leur bateau et que ces personnes ont dû être inhumées rapidement. Toutes les hypothèses sont ouvertes», a conclu Zocha Houle Wierzbicki.

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