Des adolescents d’écoles secondaires de Montréal, Longueil, La Pocatière, Québec et Lévis se sont déplacés à Charny pour une journée d’activités et de discussions philosophiques, de 9h à 21h. La présence d’élèves de milieux différents permet d’enrichir l’expérience des participants à l’événement.

«C’est important d’avoir des élèves de différentes écoles, parce que c’est ce qui nous permet de connecter. Si on reste entre nous, les discussions sont plus limitées. Par exemple, en ayant des gens de Montréal qui ne vivent pas les mêmes situations que nous, ça nous permet de voir des perspectives différentes des nôtres», explique Lauriane Larouche, élève de secondaire cinq du programme Citoyens du monde.

Selon Sébastien Yergeau, enseignant de philosophie et coordonnateur du programme Citoyens du monde, le programme offert à l’ESLE pourrait permettre d’implanter des cours de philosophie dans d’autres écoles du Québec.

«Un des objectifs du programme est de réseauter pour permettre aux autres écoles de voir comment ça se fait ailleurs, souligne l’enseignant. On espère créer des liens pour aller plus loin et faire des innovations pédagogiques à travers le processus. Avec le nouveau cours de Culture et citoyenneté au Québec qui vient d’arriver, il y a une belle place pour le dialogue, la réflexion critique et la dimension épistémologique des connaissances. C’est une belle porte d’entrée vers la philosophie.»

La programmation

L’année dernière, les élèves de secondaire quatre du programme se sont regroupés pour choisir la thématique du temps. Par la suite, ils ont travaillé à hauteur de deux journées par cycle pour créer une programmation à leur image.

Ainsi, la journée a débuté avec la conférence sur le voyage dans le temps du physicien Benoît Reeves. Par la suite, des jeux physiques et mentaux ont également été proposés afin d’offrir des pauses des activités de réflexion qui pouvaient en épuiser certains. Toutefois, les élèves du programme Citoyens du monde assurent que les moments les plus pertinents de la journée sont les discussions philosophiques.

«Ce sont des discussions encadrées dans lesquelles on aborde un sujet sous différents points de vue. Par exemple, dans la discussion sur le changement et l’évolution, on se questionnera à savoir si le changement est inévitable, si nous serons identiques dans 10 ans ou si nous sommes la même personne qu’à cinq ans. Ça nous fait réfléchir sur la différence de nos points de vue», mentionne Lauriane Larouche.

Si les activités de réflexion sont capitales pour l’événement, le moment le plus attendu de la journée demeure le Philo-Show. Le spectacle mettant en vedettes des artistes de l’ESLE permet de clore les festivités sur une bonne note.

«Il y a, entre autres, de la musique, de l’humour, de l’art dramatique, de la danse et du slam. Ça permet de réfléchir sur le temps tout en se divertissant. C’est le moment le plus attendu de la journée, qui conclut parfaitement l’événement», assure Alexandre Turmel, élève de secondaire cinq du programme Citoyens du monde.

Le programme Citoyens du monde

Rappelons que le programme Citoyens du monde est offert aux élèves de l’ESLE pour créer chez eux une ouverture sur le monde. Pour ce faire, les enseignants de philosophie utilisent une approche axée sur l’écoute et le dialogue.

«On n’enseigne pas les grands philosophes ou la théorie de la discipline. On s’installe plutôt avec les élèves et on part d’une thématique pour réfléchir à différents points de vue sur le sujet. On va utiliser des outils de la pensée, comme les expériences, les connaissances ou les préoccupations des élèves, pour approfondir notre argumentation et aller plus loin dans les apprentissages», indique Sébastien Yergeau.

Selon l’enseignant, l’évolution des jeunes entre chaque année est notable. Grâce à leur capacité d’écoute et aux techniques mises en place, les adolescents peuvent approfondir leurs aptitudes d’année en année.

«On a des discussions philosophiques dans lesquelles on peut se contredire, mais on le fait dans le respect. Ce que j’aime, c’est qu’on voit l’amélioration dans nos discussions d’année en année, parce que les gens vont plus s’appuyer sur les habiletés de pensée. Dans la vie de tous les jours, on a aussi tendance à réfléchir beaucoup plus sur certains sujets grâce à notre programme. La philosophie et les discussions, ça me donne une raison de plus de venir à l’école», ajoute Alexandre Turmel.