Lancé en 2023, ce projet de l’école lévisienne a pour but de transformer l’approche pédagogique en s’appuyant sur les principes de la neuroscience en permettant aux élèves de niveau préscolaire et primaire de mieux comprendre les mécanismes de leurs apprentissages et de réduire la surcharge cognitive.

«Nous nous sommes rendu compte au cours des années qu’avec l’apprentissage de trois langues (français, anglais et espagnol), c’était plus difficile parce que les enfants venaient rapidement en surcharge. On s’est donc questionnés pour savoir ce que nous pouvions faire pour changer nos approches pédagogiques. On a fait un cercle littéraire sur le livre Activer ses neurones de Steve Masson et c’est là que nous avons lancé notre chantier sur les neurosciences», a mentionné Julie Marcotte, directrice de l’École Trilingue Vision Rive-Sud, qui a récemment complété un diplôme de deuxième cycle en neurodidactique.

Ainsi, tout au long de l’année, les élèves, de la maternelle quatre ans jusqu’à la sixième année, prennent notamment part à des ateliers animés par la neuropsychologue, Dre Julie Boutin.

«Les ateliers servent à voir comment le cerveau fonctionne, comment bien gérer les émotions et tout ce qui est des fonctions exécutives. En classe, les enseignants ont changé leur approche, en demandant aux élèves de se connecter à ce qu’ils vont dire. Notre politique sur les devoirs et les leçons a été modifiée aussi. Oui, on donne des devoirs et des leçons, mais ce sont de courts blocs avec beaucoup de répétitions pour aller réactiver les connexions neuronales. Nous avons aussi un service de tutorat. Nos élèves les plus vieux passent, chaque jour, 10 minutes avec les élèves de première et deuxième année pour revoir des concepts clés. En plus, à la rencontre avec les parents pour le deuxième bulletin, ce sont maintenant les enfants qui présentent tout ce qu’ils ont réalisé à l’école», a expliqué Julie Marcotte.

Des bienfaits bien sentis

La directrice ajoute que le projet a amené de nombreux impacts positifs, notamment une baisse des plans d’intervention pour les élèves.

«Pour ce qui est des plans d’intervention, des mesures adaptatives et tout ce que nous devions faire en supplément pour certains élèves, on a énormément diminué. Ça fait aussi en sorte que maintenant quand les enfants ont besoin d’une pause en classe, ils peuvent sortir. On voit qu’ils sont beaucoup plus conscients de comment ils apprennent et les résultats sont meilleurs», a indiqué Mme Marcotte.

Les neurosciences au service de l’apprentissage a d’ailleurs tellement été positif que l’école s’est vu remettre le prix Transformation du modèle traditionnel de l’école au préscolaire et primaire par la FEEP.

«En participant à ce défi, on voulait inspirer d’autres écoles. Nous, ce projet, on le grossit d’année en année et on veut le développer encore plus. C’est certain que ce prix nous donne une petite poussée de plus pour continuer à le faire évoluer», a conclu Julie Marcotte.