C’est, entre autres, par le biais d’ateliers dans les écoles et par la transmission de témoignages de personnes des communautés LGBTQ+ que le GRIS va à la rencontre de la population pour effectuer de la sensibilisation et de l’éducation dans la région.
«Le meilleur moyen de faire tomber des barrières, des préjugés, c’est de faire rencontrer des gens pour qu’ils puissent raconter, témoigner de leur réalité, de leurs enjeux. Nous avons une grosse équipe qui va raconter leur vie, répondre aux questions. C’est là que ça normalise», explique Carlo Alberton, directeur général du GRIS Chaudière-Appalaches.
Depuis 25 ans, l’organisme offre aussi des formations, un service de jumelage entre personnes vivant des réalités similaires, du suivi psychosocial avec un intervenant spécialisé en transidentité, des activités de groupe et plus encore. En Chaudière-Appalaches et à Lévis, il s’agit du seul organisme dédié aux services et à l’éducation LGBTQ+.
Encore du travail à faire
Malgré la meilleure représentation des personnes issues des communautés LGBTQ+ ainsi qu’un travail d’éducation qui suit son cours, Carlo Alberton constate une régression depuis deux ans au niveau de l’ouverture de plusieurs personnes.
«On rencontre autant les deux réalités, c’est-à-dire que c’est vrai que la société est plus ouverte, que les gens sont habitués et les gens sont de plus en plus affirmés dans leur milieu. Il y a beaucoup de milieux, notamment les milieux professionnels et les écoles qui veulent vraiment être des milieux ouverts et bienveillants. Mais malheureusement, il y a un autre côté. Il y a de plus en plus de gens qui sont réfractaires, qui sont hostiles depuis un an ou deux. Les jeunes sont sensibles à ça, mais ils consomment tellement de choses sur les réseaux sociaux [comme des discours haineux ou de fausses informations] qu’ils accaparent ces discours», déplore Carlo Alberton.
Phénomène généralisé à travers la planète bien qu’il ne soit pas encore tout à fait imprégné au Québec selon le directeur général, les droits des personnes trans sont aussi en recul dans plusieurs pays, et ce, à plusieurs niveaux.
Des besoins à combler
Des enjeux touchant l’incompréhension, l’inconfort, la méconnaissance de la population générale envers la diversité sexuelle et la pluralité des genres rendent les interactions entre amis, collègues et familles parfois maladroites d’où le besoin de se faire comprendre ressort.
«Il y aura toujours des personnes qui auront besoin d’être sensibilisées, de revoir ce que c’est, de comprendre ce que c’est et de comprendre que les personnes issues des communautés LGBTQ+ vivent des enjeux supplémentaires parce qu’ils ont ces attirances ou parce qu’ils ont une identité de genre qui est différente de la majorité», souligne Carlo Alberton.
Un autre besoin majeur de la communauté LGBTQ+ est le besoin de se rassembler entre eux. Par la peur du rejet de la diversité, ces derniers recherchent toujours des endroits où se sentir en sécurité et compris. Nouvellement déménagé dans les installations du Patro de Lévis, le GRIS souhaite offrir davantage cet espace en plus de créer des ponts et une ouverture avec toutes les personnes fréquentant ces installations.
«J’aime souvent dire, une personne c’est une personne. Il faut que ce soit simple. C’est juste de traiter les gens de façon équitable en fonction de ce qu’ils sont. C’est sûr qu’il y a des choses qu’on devrait savoir, des petits mots de base, mais ce n’est pas grand-chose. Il faut juste être respectueux et à l’écoute», conclut Carlo Alberton.