mercredi 18 juin 2025
Votre Journal. Votre allié local.

Communauté > Actualités

Chocolats Favoris

Dernière offensive contre la démolition du 32, avenue Bégin

Les + lus

Photo : Étienne Vallières

17 juin 2025 04:24

Alors que le sort du bâtiment patrimonial abritant les Chocolats Favoris, situé au 32, avenue Bégin dans le Vieux-Lévis, sera connu lundi, le 23 juin, lors d’une séance ordinaire du conseil municipal, le regroupement de citoyens du Vieux-Lévis s’est regroupé devant la bâtisse pour demander à la Ville de Lévis un moratoire sur les démolitions de bâtiments patrimoniaux, le 17 juin.

En plus de Denis Boucher, représentant du regroupement de citoyens du Vieux-Lévis, trois organisations étaient présentes pour supporter les propos en opposition à la démolition du 32, avenue Bégin, soit Action patrimoine, la Fédération Histoire Québec et les Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec (APMAQ).

La proposition de moratoire présentée par le groupe citoyen demande un arrêt de la démolition de bâtiments patrimoniaux pour une durée d’un an, afin «d’éviter d’autres pertes irrémédiables comme les Scies Mercier», qui ont été démolies au cours des dernières semaines.

Rappelons qu’une étude indépendante avait démontré que la restauration du lieu était possible.

«On pense qu’il y a un temps d’arrêt qu’on doit se donner avant d’aller plus loin et de poser des gestes qui sont irréversibles, parce que le patrimoine, c’est une ressource non renouvelable. Quand on la perd, c’est pour toujours», lance Denis Boucher.

Parmi les raisons pour proposer un moratoire, le regroupe de citoyens du Vieux-Lévis mentionne qu’une pause d’un an permettrait aux résidents du quartier de compléter l’élaboration d’un plan d’affaires en vue d’acquérir l’immeuble et de le conserver dans le paysage de l’avenue Bégin.

«Dans un quartier comme le nôtre, c’est un petit peu à la fois qu’on dégrade et qu’on perd des composantes. Parfois, dans un quotidien bien remplis, on ne s’en rend pas compte, mais avec le temps et les années, on finit par voir un quartier perdre ses qualités, perdre son ambiance. Nous, on est attaché à ça et on doit trouver des solutions pour la conserver», ajoute Denis Boucher.

Aussi, le regroupement de citoyens du Vieux-Lévis demande qu’une analyse d’opportunité pour évaluer le potentiel et les capacités de l’immeuble soit produite avant d’autoriser la démolition du bâtiment. À cela s’ajouterait un plan d’intervention élaboré par la Ville de Lévis, des acteurs du milieu et le secteur privé pour déterminer les avenues à prendre quant à l’avenir des quartier patrimoniaux.

Une insulte de la part des Chocolats Favoris

Pendant qu’un affichage indique «Et si on vous préparait quelque chose d’encore plus magique?» devant le bâtiment des Chocolats Favoris, le groupe de citoyens s’insurge de ce slogan, puisqu’il trouve que la magie était déjà présente grâce au patrimoine.

«Je ne veux pas prêter d’intention aux Chocolats Favoris, mais la magie, elle est dans le bâti ancien, prétend Denis Boucher. Ce qui fait le caractère de ce quartier-là, c’est ça. Alors, si on le remplace par du faux, je ne suis pas sûr que la magie va demeurer.»

Selon Michael Jacques, directeur général des APMAQ, en n’entretenant pas la bâtisse, les Chocolats Favoris ont effectué une démolition par abandon. Il croit d’ailleurs que c’est important de restaurer ce bâtiment patrimonial, car les employés qui travailleraient sur ce lieu seraient des artisans spécialisés en restaurations patrimoniales qui utiliseraient des matériaux québécois. De ce fait, un projet de rénovation ferait tourner l’économie locale, plutôt que d’envoyer de l’argent à l’extérieur avec des matériaux provenant d’ailleurs.

«Le message réel que j’ai pour tous, c’est que lorsqu’on laisse un propriétaire, que ce soit Chocolats Favoris ou un autre, faire une démolition par abandon, parce que la loi le définit comme ça, vous vous laissez voler. Vous laissez le voleur entrer et partir avec la télévision», clame Michael Jacques.

Le conseil municipal a reçu la demande de moratoire du regroupement de citoyens du Vieux-Lévis et pourra l’évaluer avant de rendre sa décision finale, le 23 juin.

Les + lus