Dans une ambiance simple, mais accueillante, le 55 ouvrait ses portes aux citoyens désireux d’en apprendre davantage sur les réalités quotidiennes de l’itinérance à Lévis. Les gens étaient invités à visiter les lieux et à échanger avec des personnes en situation d’itinérance.
«On veut sensibiliser les gens et démystifier les réalités de l’itinérance. Souvent, il y a des étiquettes qui sont lourdes à porter quand on tombe dans ces dossiers-là et l’objectif, c’est peut-être de les enlever tranquillement et de normaliser les parcours de ces gens-là pour qu’ils puissent voir que même si on met un pas de côté, mais il y a toujours possibilité d’améliorer sa condition», explique Jean-Philippe Gagnon, directeur général du CAPJ.
En plus d’avoir lieu pendant la Journée internationale de la lutte à la pauvreté, la Nuit des sans-abris est organisée en octobre, une manière de sensibiliser davantage à la réalité des personnes en situation d’itinérance.
«Il y a toujours une précarité de passer une nuit à l’extérieur au mois d’octobre dans l’année, souligne Jean-Philippe Gagnon. C’est démontré que ce n’est pas évident pour les personnes sans domicile fixe de devoir se débrouiller si les services d’hébergement de crise ou d’urgence ne sont pas là. La difficulté de leur réalité est accentuée par le climat au Québec.»
La réception
Comme à chaque année, l’événement du CAPJ suscite plusieurs réactions chez les gens qui y participent, particulièrement de l’étonnement face à une réalité qu’ils ne connaissent pas.
«Il y a beaucoup de surprise, lance Jean-Philippe Gagnon. Ce n’est pas ce à quoi ils s’attendaient. Ils s’attendaient à du spectaculaire ou à des idées préconçues, mais ça normalise et ça rend plus humain chaque cas. Personne n’est à l’abri de ces situations. On voit beaucoup les morceaux qui sont spectaculaires, mais il y a des humains en arrière de ça qui ont besoin d’un coup de pouce et qui, ultimement, finissent par trouver le bon service au bon moment pour s’en sortir.»
Pour les personnes en situation d’itinérance à Lévis, le bon service est souvent le 55. Effectivement, le directeur général du CAPJ croit que ces personnes ont besoin d’un milieu de vie compréhensif qui est adapté à leur réalité et qui offre des opportunités de se sortir du cycle de l’itinérance.
«Le besoin ne change pas. On croit très pertinemment qu’il y a un besoin. Ces gens-là ne se reconnaissent pas dans d’autres services plus faciles d’accès. Ça prend des stratégies pour aller vers eux. Adapter l’accès aux services d’un accueil inconditionnel ou des services aux personnes en situation d’itinérance, ça permet d’élargir les personnes qui vont finir par se sentir interpelées et, ultimement, se sortir de leur situation», soutient Jean-Philippe Gagnon.