Rappelons que l’automne dernier, le Collectif Sauvetage avait déposé un projet touchant la protection des terres de Rabaska en réponse à un appel de projet d’aires protégées en territoire public méridional du ministère de l’Environnement. Bien que le ministère avait confirmé la recevabilité du projet, afin que Québec puisse en faire l’analyse, une résolution d’appui des élus de la Ville de Lévis était nécessaire, mais celle-ci a refusé d’appuyer le projet.
Souhaitant continuer de se battre pour le retour des terres en zone agricole, le Collectif Sauvetage s’est lancé dans de nouvelles stratégies, visant notamment à faire connaître davantage le sujet à la population lévisienne.
«On se rend compte que les gens sont plus ou moins informés même s’il y a eu de l’information dans les médias. On veut informer les citoyens sur le fait qu’il y a presque trois fois l’équivalent de superficie des plaines d’Abrahams qui sont menacées en plus de la bordure fluviale», explique Michel Bégin Lamy, membre du Collectif Sauvetage porte-parole pour l’occasion.
Cet affichage se retrouve chez 60 citoyens de Lévis Photo : Catherine D'Amours
Ce sont 60 pancartes qui ont été installées chez des résidents qui sont situés à proximité des terres de Rabaska, à l’extrémité est de la ville, ainsi que dans les quartiers avoisinants incluant la route Lallemand.
«Nous sommes vraiment agréablement surpris de la réponse positive que nous avons eue des gens. [En faisant du porte à porte], on expliquait la situation et les gens étaient plus ou moins au courant. Je dirais qu’environ une porte sur trois a dit oui pour installer une pancarte», ajoute Michel Bégin Lamy.
De grandes banderoles ont également été installées, notamment une en bordure de l’autoroute 20 et une en bordure de la 132.
Des membres du Collectif Sauvetage rassemblée pour procéder à l'affichage Photo : Catherine D'Amours
Madeleine Côté et Jean-Luc Lord, un couple propriétaire d’une maison située face aux terrains concernés, ont tout de suite acceptés de poser une des pancartes devant leur maison.
«On se rend compte que finalement avec Rabaska ils avaient pris l’entente que si le port méthanier ne se faisait pas, cela reviendrait en zone agricole. On nous parle tellement d’autonomie alimentaire que ça serait de manquer l’occasion que de changer pour une fonction industrielle ou portuaire. […] On n’a pas besoin d’un terrain qui sert juste à des bénéfices d’entreprises privées», a déploré le couple.
Résidant à cette adresse depuis plus de 40 ans, ils ont été des témoins directs du tumulte créé par la Société en commandite Rabaska lors du commencement du projet. Ils avaient même dû se rendre en justice afin notamment de conserver leur droit et de demeurer propriétaires de leur terrain et de leur maison.
«J’étais avec le groupe qui a contesté Rabaska et le gouvernement du Québec. On est allé jusqu’en cour. Nous voulions faire tomber la vente du terrain. Ça avait été plus mordant comme bataille», se souviennent les propriétaires.
Présent pour l’occasion, Daniel Roberge, administrateur du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), indique que «de notre côté, ce qu’on essaie de savoir c’est ce qu’est le projet. Le gouvernement n’a pas racheté le terrain, ils ont acheté la société en commandite Rabaska. Ceci fait en sorte qu’il n’y a rien eu de publier au registre foncier et on ne connaît pas le contenu du contrat».
Dans les prochaines semaines et les prochains mois, le collectif prévoit continuer de mener d’autres actions. Ils se regrouperont d’ailleurs devant l’hôtel de ville de Lévis, le 9 juin prochain à 16h, avant la séance du conseil municipal.
Terminons en rappelant que lorsque le gouvernement du Québec avait signalé son intention de racheter les terres de Rabaska pour en faire un développement industriel, il avait toutefois confirmé vouloir retourner 109 des 272 hectares en terre agricole, un projet qui est également en ligne avec la volonté du maire de Lévis, Gilles Lehouillier.