D’abord, il faut savoir que le goglu des prés fait sa nidification en juin et qu’il procède à une migration longue, ce qui fait qu’il niche dans les hautes herbes jusqu’à la mi-juillet. De ce fait, des foins fauchés dans les milieux naturels de ces passereaux avant le 15 juillet menacent la nidification du goglu des prés, lui qui a vu ses effectifs diminuer de 75 % depuis 1970.
C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à la Ville de Longueuil, qui a écopé d’une amende de 30 000 $, en juin dernier, pour avoir détruit le nid d’un goglu des prés. Alors que la municipalité s’est engagée à repousser la coupe de ses talus après le 15 juillet dans le futur, la Ville de Lévis adoptait quant à elle déjà cette mesure depuis un moment.
«Dans la ville, la terre qu’on a qui est utilisée par le goglu des prés, c’est au parc régional de la Pointe-De la Martinière, explique Sophie Bourassa, cheffe de service, contrôle et protection de l’environnement à la direction de l’environnement de la Ville de Lévis. Les terres y sont fauchées après le 15 août. Il y a peut-être des terres privées qui ont des goglus des prés, ça je ne le sais pas, mais ça relève de la bonne volonté des agriculteurs et des propriétaires de terres de ne pas faucher avant le 15 juillet.»
La Grande Plée Bleue
Si l’équipe de la Grande Plée Bleu, une des plus grandes tourbières à l’Est du Québec, a seulement pu voir des goglus des prés en vol près de son secteur, elle comporte son lot d’espèces uniques à son environnement. Située entre Pintendre et Beaumont, la tourbière ombrotrophe, c’est-à-dire acide et pauvre en nutriments, vieille d’environ 9 600 ans s’étend sur 15 km2 et organise des activités pour sensibiliser la population aux enjeux de biodiversité.
«On a un sentier éducatif et les visiteurs sont invités à rester sur le sentier. Ils ne peuvent pas cueillir ou aller sur la tourbière. On sensibilise les gens à l’importance de la tourbière ainsi qu’au fait que l’écosystème est très fragile et que des petits dérangements peuvent avoir des impacts qui vont déranger pour beaucoup d’années. On est également en processus d’en faire une réserve écologique avec le ministère de l’Environnement, donc ça permettrait d’avoir d’autres degrés de protection et de règlements», souligne Catherine Sabourin, chargée de projet pour la Société de conservation de la Grande Plée Bleue (SGPB).
Michel Michaud, président du conseil d’administration de la SGPB a mentionné que c’est la Ville de Lévis qui a payé pour le programme éducatif de la tourbière.
«C’est sûr qu’ils ont à cœur la conservation du territoire et c’est pour ça qu’ils ont inscrit la Grande Plée Bleue comme parc écologique dans leur réseau», indique-t-il.
La protection des milieux humides
En effet, la Grande Plée Bleue fait partie des 27 % du territoire touchés par les nouvelles mesures de conservation des milieux humides et hydriques inscrites dans le nouveau règlement intérimaire de la Ville de Lévis. Ce règlement fait partie de la Politique environnementale et de la Vision 2040 de la municipalité, qui a pour but la protection des milieux naturels.
«Avec le plan de gestion des milieux naturels et le plan régional des milieux humides et hydriques, on vise à conserver des bandes de territoires écologiques et à limiter les activités sur les milieux humides de la Ville de Lévis, ce qui représente 27 % du territoire. Le travail n’est pas terminé. On travaille à trouver des sites qui vont nous permettre d’augmenter ce pourcentage», assure Sophie Bourassa.