Concrètement, cette variation de la taxe foncière résidentielle représente une augmentation de 61 $ du compte de taxes pour le propriétaire d’une maison de valeur moyenne à Lévis, soit d’une propriété évaluée à 329 700 $.
Plus spécifiquement, l’indexation de la taxe foncière sera aussi de 2,6 % pour les terrains vagues. Toutefois, les propriétaires de commerces, d’exploitations agricoles, d’une propriété industrielle ainsi que de six logements et plus feront respectivement face à des hausses de la taxe foncière de 4,4 %, 4,6 %, 5,3 % et 5,5 %.
Également, la tarification liée aux services augmentera de 23 $ pour l’eau, de 23 $ pour la gestion des matières résiduelles et de 14 $ pour le traitement des eaux usées. La Ville explique cette variation par l’indexation applicable aux contrats, basée sur l’indice des prix à la consommation lié à l’essence, le renouvellement de contrats à «montants fortement majorés» ainsi que l’amélioration de la fiabilité des services.
Du côté de l’administration Lehouillier, on se réjouit toutefois d’avoir une nouvelle fois pu «maintenir la taxation globale en dessous de l’inflation». Rappelons que Desjardins a notamment projeté qu’elle serait de 6,9 %. Pour y parvenir, l’équipe du maire a pu compter sur les revenus supplémentaires engrangés par la Ville en raison de sa croissance et elle a octroyé une partie du surplus accumulé, soit 3,4 M$, «afin de minimiser l’impact sur la taxation des contribuables».
«Ce qui nous aide, c’est la forte croissance économique. Avec notre nouvel exercice financier, on essaie de conserver l’équité entre toutes les catégories de taxation. Par exemple, la catégorie six logements et plus fait face à une augmentation de la taxe foncière plus importante puisque la densification implique des investissements supplémentaires dans les services. Tout le monde vit l'inflation et est touché par cette dernière. On a essayé de trouver un équilibre pour aider les gens pendant cette période», a souligné Gilles Lehouillier, le maire de Lévis.
Un budget teinté par l’inflation
En ce qui a trait au budget à proprement parler, le conseil municipal a approuvé un exercice équilibré totalisant 358,7 M$, une augmentation de 25,4 M$ (7,6 %) comparativement au budget 2022.
152,5 M$ du budget (42,5 %) seront consacrés à la masse salariale de la municipalité, une hausse de 4,546 M$ (3,1 %) comparativement à l’exercice précédent. Pour ses autres dépenses, Lévis prévoit dépenser 137,5 M$ en 2023, soit une augmentation de 18,174 M$ (15,2 %) comparativement à cette année. Enfin, 68,7 M$ iront au service de la dette, une augmentation de 2,7 M$ (4,1 %) comparativement au précédent budget.
Si la croissance économique soutenue de Lévis a permis à la municipalité d’engranger des revenus supplémentaires de 6,4 M$ alors que le record de 2021 quant à la valeur des permis de construction et de rénovation a été battu en 2022, l’inflation a aussi touché la Ville de Lévis. Elle estime que la hausse du coût de la vie provoquera minimalement 12 M$ en dépenses supplémentaires directes dans son budget 2023. Ce sont les coûts des contrats, avec des dépenses directes supplémentaires de 8,5 M$, qui seront les plus touchés par les impacts de l’inflation à la Ville de Lévis. Le carburant (2,2 M$), l’énergie (700 000 $) et les achats de produits (600 000 $) nécessitent aussi des dépenses supplémentaires.
Malgré ces dépenses provoquées par l’inflation, l’administration Lehouillier s’est toutefois réjouie de pouvoir investir 2,7 M$ dans son budget 2023 pour améliorer des services, soit l’amélioration de la gestion des matières résiduelles (1 M$), ajouter des heures de glace, aménager des sentiers récréatifs, bonifier l’animation des lieux publics et augmenter la quote-part annuelle de la Ville à la Société de transport de Lévis (STLévis) de 300 000 $ pour qu’elle atteigne 13,6 M$ en 2023.
«Est-ce que les Villes l’ont eu facile avec l’élaboration de leur budget cette année en raison de l’inflation. Non. À Lévis, on partait déjà avec une prise de 12 M$ en raison des coûts supplémentaires provoqués par l’inflation. 3 M$ dans le budget de Lévis, cela représente 1 % d’augmentation de la taxe foncière. Cela a restreint un peu ce qu’on voulait faire avec la bonification, mais on pourra aller de l’avant avec certains investissements», a expliqué M. Lehouillier.
La dette encore en augmentation
En ce qui a trait à la gestion de la dette, la dette nette de la municipalité continue d’augmenter. Au 31 décembre 2022, elle sera de 481 M$ (498,4 M$ pour la dette consolidée, qui inclut des engagements dans d’autres organisations comme la Société de transport de Lévis) et elle devrait être de 529 M$ (559,07 M$ pour la dette consolidée) au 31 décembre 2023. L’administration Lehouillier a assuré qu’elle poursuivait ses efforts pour la réduire en «en misant sur une stratégie de gestion responsable».
Elle a argué que le respect du ratio du service de la dette sur le budget 2023 est sous le seuil de 20 % établi par la municipalité, soit 19,15 %. De plus, l’administration Lehouillier a rappelé qu’elle continue ses efforts pour payer davantage comptant ses immobilisations, alors qu’elle consacrera 18 M$ de son budget 2023 pour cet objectif. Elle ajoute également que l’endettement total à long terme sur les revenus est passé de 144 % en 2020 à 129 % en 2021.
Enfin, le comité des finances déposera les résultats de ses travaux d’ici juin prochain pour doter la Ville d’un cadre financier mesurable à long terme.
«Au cours des deux à trois prochaines années, la dette est teintée par notre programme quinquennal d’immobilisations avec la construction de notre nouvelle centrale de police, un projet de 60 M$. On va y arriver, en respectant nos cibles et on hésitera pas à faire des choix pour les respecter. Aussi, au cours des prochaines années, on obtiendra des revenus supplémentaires grâce au développement de nos terrains industriels. En 2029, on prévoit recueillir 29 M$ en revenus supplémentaires», a conclu M. Lehouillier.