«C’était important pour nous de mettre une nouvelle fois de l’avant la voix des personnes qui sont touchées par la précarité. Les écarts de richesse s’accentuent. On parle beaucoup (d’investissements économiques qui vont permettre un ruissellement de la richesse), mais il n’y en a pas de ruissellement. Depuis 2020, le 1 % des personnes les plus riches a accumulé six fois plus que le 90 % des personnes les plus pauvres. Et en plus, les mesures gouvernementales tendent vers la privatisation, ce qui rend les personnes (défavorisées) encore plus vulnérables puisqu’elles n’ont plus accès à d’aussi bons services publics», a d’emblée déploré William Demers, militant salarié à l’Association de défense des droits sociaux (ADDS) de la Rive-Sud, en marge du rassemblement.
En plus, les participants au rassemblement organisé par le Groupe de recherche et action contre la pauvreté (GRAP) de Lévis et le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) ont également critiqué que la situation économique actuelle provoque même un appauvrissement généralisé de la population.
«Le message est toujours important à répéter, mais ce l’est d’autant plus cette année avec l’inflation et la crise du logement, surtout avec les décisions politiques qui sont prises. La CAQ oublie les personnes qui sont dans les strates les plus marginalisées, pour favoriser les personnes qui ont les moyens de production ou être en bon état financier. On dit que la baisse d’impôts va faire économiser 6,2 G$ sur 10 ans aux contribuables. Par contre, cela veut dire qu’on retire 6,2 G$ des finances publiques, ce qui affaiblit le filet social. Et les personnes qui vont davantage profiter de cette baisse d’impôts, ce sont les personnes plus riches», a renchéri William Demers.
Investissements exigés
Pour renverser la vapeur, le militant salarié de l’ADDS Rive-Sud suggère à Québec de mettre en place diverses mesures, dont de créer un registre public des loyers pour limiter la hausse des coûts liés à l’habitation ainsi que de «taxer les ultrariches».
«Cela ferait rentrer beaucoup d’argent dans les finances publiques, ce qui permettrait au gouvernement d’investir dans des projets structurants pour aider les personnes marginalisées. Quand les prestations d’aide sociale ont été mises en place en 1969, elles étaient de 217 $ par mois, ce qui équivaut à 1 700 en dollars d’aujourd’hui. Les prestations actuelles sont plus de deux fois inférieures à celles accordées lors la création du programme. Ce filet de sécurité a désormais des brèches, parce qu’on voit de plus en plus de personnes qui ne peuvent plus se loger ou qui doivent se loger dans des endroits qui ne sont pas adaptés à leur condition», a expliqué M. Demers.