Estimant que «la population de Québec souhaite et prépare un troisième lien à l’est depuis les 50 dernières années et que le projet est rassembleur et a reçu l'acceptabilité sociale des citoyens», le PCQ argue que son projet de pont à l’est est la meilleure option pour favoriser «le développement économique de la région, pour désengorger le centre-ville» de Québec ainsi qu’ajouter une option sécuritaire dans l’optique du vieillissement des ponts Pierre-Laporte et de Québec.
«Plus du deux tiers des électeurs (de la région de Québec) sont favorables au projet et plus du deux tiers (d’entre eux) ont voté pour les deux partis en faveur du troisième lien autoroutier lors de la dernière élection générale», a affirmé le PCQ.
Comme lors des élections générales provinciales de l’an dernier, les conservateurs veulent concrétiser ce troisième lien en passant par l’île d’Orléans. Un pont de six voies, dont une dans chaque direction réservée au transport collectif, relierait la rive sud du Saint-Laurent à l’île d’Orléans. Une autoroute relierait cette infrastructure au nouveau pont de l’île d’Orléans. Ne souhaitant pas retarder la construction du nouveau pont reliant la rive nord à l’île, Éric Duhaime a lancé qu’un pont jumeau pourrait être construit à côté du nouveau lien pour permettre de concrétiser le nouveau lien autoroutier à six voies entre les deux rives.
Ne voulant pas s’avancer sur les coûts de son projet de troisième lien ni sur les données de circulation qui justifieraient la concrétisation d’un troisième lien à l’est, Éric Duhaime et Michel Tardif ont de nouveau balayé du revers de la main une critique lancée depuis le dévoilement du projet conservateur en 2022, soit que son nouveau lien autoroutier détruirait les paysages de l’île d’Orléans.
«Un pont, ça ne défigure rien. Un pont peut être une beauté. Le pont de Québec est considéré comme une infrastructure patrimoniale. […] Rajouter du côté sud, c’est ajouter de la sécurité pour les insulaires. Le chemin (dans l’axe qu’emprunterait l’autoroute) existe déjà dans le centre de l’île. De le mettre à quatre voies, ça ne déstructure rien»
Les représentants conservateurs ont aussi soutenu que leur projet était aussi préférable comme «le pont est beaucoup moins dispendieux qu’un tunnel, jusqu’à 50 % de moins» et que «le risque de dépassement de coûts est moindre». De plus, ils ont rappelé que contrairement à un tunnel, les camions lourds pourront emprunter un pont et que les véhicules transportant des matières dangereuses pourront aussi utiliser leur version de troisième lien.
«Transparence inégalée» demandée
Si François Legault a avancé la semaine dernière que la raison de la défaite de son parti lors de l’élection partielle dans Jean-Talon était sa décision d’abandonner ce printemps le troisième lien autoroutier, les conservateurs croient que le mal est plus profond. Ils affirment que le lien de confiance entre la CAQ et une majorité d’électeurs de la région est tout simplement rompu et que la formation de François Legault devra faire preuve d’une «transparence inégalée» pour reconquérir le cœur de ces citoyens.
«La défaite de la CAQ n’a pas seulement été causée par son abandon du troisième lien autoroutier, mais plutôt par une accumulation d’événements où la CAQ a manqué de transparence. Le résultat dans Jean-Talon, c’est le résultat d’une population qui n’a plus confiance en son gouvernement», a déclaré Éric Duhaime.
Pour le PCQ, ce nouvel état d’esprit demandé à la CAQ doit d’ailleurs transparaître dans le dossier du troisième lien. Pour «espérer que la population de la région de Québec lui tende de nouveau la main», les conservateurs demandent au premier ministre de rendre publics les sondages à l’interne concernant le troisième lien.
De plus, comme «l’achalandage sur les deux ponts est revenu au niveau prépandémique», le PCQ exige que François Legault avoue «qu’il est faux de prétendre que les niveaux ont baissé de 50 %. Enfin, comme «il a rompu sa promesse d’un troisième lien lors des deux dernières élections», les conservateurs veulent que François Legault promette de briguer les suffrages en 2026 avec plus qu’une «simple promesse» sur le troisième lien en poche.