Déplorant que le gouvernement caquiste ne rende pas disponibles les études qui ont orienté ses choix, le chef du PQ estime que le projet est «injustifié» selon les données de circulation automobile dans la grande région de Québec.
Citant des chiffres de Statistique Canada, Paul St-Pierre Plamondon argue que seulement 2,3 % des habitants de la région de la Capitale-Nationale passent plus d’une heure dans leur voiture pour se rendre à leur lieu de travail, que la ville de Québec se situe au sixième rang des villes les moins congestionnées sur 35 agglomérations au Canada et parmi les 11 plus grandes villes canadiennes, Québec est au deuxième rang pour le nombre de kilomètres d’autoroute par habitant.
Du même souffle, le chef du PQ n'a pas caché ses inquiétudes face aux «incidences nocives que le tunnel aurait sur le plan environnemental». Ainsi, Paul St-Pierre Plamondon aimerait que le gouvernement caquiste concentre ses efforts dans le transport collectif afin de réduire les temps de déplacement des citoyens de la région.
Enfin, le chef du parti souverainiste estime que l'enveloppe prévue pour la réalisation du tunnel Québec-Lévis, un projet estimé actuellement à environ 10 G$, permettrait de réaliser des investissements plus urgents en santé, en éducation, en logements sociaux et en transport collectif.
Paul St-Pierre Plamondon a notamment rappelé que les écoles (5,2 G$), les hôpitaux (1,4 G$) et les établissements d’enseignement supérieur (1,4 G$) souffrent d’un déficit d’entretien de l’ordre de 9,6 G$ et qu'il faudrait construire 20 000 logements sociaux en quatre ans pour contrer la crise du logement.
Si sa formation obtient le pouvoir l'an prochain, le chef du PQ promet donc de rediriger les 10 G$ prévus pour la réalisation du troisième lien vers les domaines de la santé, de l'éducation, des logements sociaux et du transport collectif.
«Le gouvernement du Québec traîne la patte dans plusieurs secteurs, où les besoins se font cruellement sentir, tout en finançant allègrement un projet inutile et digne du XXe siècle. Ce projet frôle le délire et donne une impression amère à l’ensemble des Québécois : celle que leurs vraies priorités peuvent attendre et qu’elles ne sont pas assez significatives pour les intérêts électoraux de la CAQ. Comme premier ministre, j’annulerais ce projet sur-le-champ», a conclu M. St-Pierre Plamondon.