Avec cette démarche, Québec veut recueillir les commentaires des partenaires agricoles, environnementaux et municipaux ainsi que de la population en général. La consultation portera sur le développement de l'agriculture, la protection des terres agricoles et la vitalité des communautés rurales. La production d'un rapport synthèse «permettant de dégager des consensus sur les orientations à privilégier par le gouvernement» est prévue en mars 2024.
La première étape du processus consistera en la publication de fascicules portant sur le territoire agricole, les activités agricoles et la propriété des terres agricoles. D’ailleurs, le fascicule sur le territoire agricole a été publié le 21 juin.
Dans un deuxième temps, une tournée régionale aura lieu à l'hiver prochain «pour recueillir les préoccupations, les commentaires et les propositions des acteurs agricoles, municipaux et environnementaux».
«Parce que nos terres agricoles revêtent un caractère stratégique pour l'économie de plusieurs régions et qu'elles sont à la base de notre autonomie alimentaire, il est venu le temps de réfléchir à nouveau, ensemble, pour forger un nouveau consensus social sur la question. La consultation nationale annoncée aujourd'hui donnera une voix aux associations du milieu agricole, aux instances municipales, aux organismes environnementaux et à tous les citoyens et citoyennes. À terme, on souhaite s'assurer de pouvoir continuer à nourrir notre monde, d'offrir aux générations futures le meilleur environnement pour pratiquer l'agriculture et de contribuer au développement de nos collectivités dans une vision d'avenir pour le Québec», a souligné André Lamontagne, le ministre de l’Agriculture.
Réactions
À la suite de l’annonce de la tenue de cette consultation, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a fait savoir qu’elle partageait la volonté gouvernementale «de concilier durablement l'accès et la protection du territoire et des activités agricoles avec le développement rationnel des collectivités rurales et urbaines». Toutefois, l’association a déploré que la zone agricole «continue d'être grugée par l'étalement urbain, l'activité de spéculateurs financiers et immobiliers, les projets industriels et la construction d'infrastructures, notamment pour le transport».
«La zone agricole cultivable ne représente que 2 % du territoire québécois. Elle est une ressource limitée, non renouvelable et essentielle à l'autonomie et la sécurité alimentaire des Québécoises et des Québécois, surtout à la lumière des changements climatiques. L'exercice que propose le gouvernement du Québec doit être vu comme une occasion historique de réaffirmer ce constat et d'élever la protection de notre garde-manger au rang de véritable priorité nationale», a soutenu le président général de l'UPA, Martin Caron.
Pour sa part, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a accueilli favorablement l'annonce. «C'est au cœur de la mission de la CPTAQ que se déroule cette consultation. Je ne peux que me réjouir que collectivement nous prenions le pouls des divers acteurs afin de travailler conjointement à protéger le territoire ainsi qu'à soutenir les activités agricoles partout au Québec. J'offre l'entière collaboration de la commission dans cette importante réflexion à laquelle j'invite les acteurs à participer en grand nombre», a déclaré Stéphane Labrie, président de la CPTAQ.