«Le site patrimonial du Fort-de-Beaumont constitue un témoin exceptionnel de l’histoire de milliers de Québécois du début du siècle précédent. En plus de permettre d’offrir un legs aux générations futures, cette bonne nouvelle aura des retombées positives sur le rayonnement de l’héritage culturel de Bellechasse», a notamment expliqué Stéphanie Lachance, dans le document transmis aux médias.
Dès qu’un site patrimonial est visé par un avis d’intention de classement du gouvernement du Québec, il doit être traité comme s’il était classé selon les dispositions de la Loi sur le patrimoine culturel.
Ainsi, le propriétaire d’un immeuble visé par un avis d'intention, dans ce cas-ci la Municipalité de Beaumont, «doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la préservation de sa valeur patrimoniale», tout comme celui d'un édifice classé, et doit obtenir une autorisation de la ministre de la Culture s’il désire apporter une modification au site.
De plus, pour tout site patrimonial classé, une autorisation de la ministre est nécessaire «avant de diviser, de subdiviser ou de morceler un immeuble qui s’y trouve, d’en modifier l’aménagement ou l’implantation, de faire quelque construction, réparation ou modification relative à l’apparence extérieure, de démolir en tout ou en partie un immeuble, d’ériger une nouvelle construction, de faire un nouvel affichage, de modifier, de remplacer ou de démolir une enseigne ou un panneau-réclame».
Construit en 1914 par le ministère fédéral de la Milice et de la Défense, le Fort de Beaumont est l’un des rares sites militaires exclusivement associés à la Première Guerre mondiale à se trouver en sol québécois. En service dès l’automne 1914, les installations faisaient partie du système de défense côtière élaboré pour protéger le port de Québec et le chantier maritime de Lauzon d’une potentielle menace navale allemande. Le Fort servait également à l’inspection obligatoire en temps de guerre des navires circulant dans le chenal du fleuve Saint-Laurent.
Un maire heureux
Cette signature d'un avis d'intention de classement par le gouvernement provincial confirme un règlement adopté en novembre dernier par la Municipalité de Beaumont. Par ce dernier, elle a abrogé des règlements adoptés il y a quelques années pour citer l’ensemble du site. Avec le nouveau règlement, Beaumont cite désormais l’abri à munitions et la casemate nord-ouest du fort tout en permettant la démolition de la casemate se trouvant du côté sud.
Quelques jours après l’annonce, le maire de Beaumont, David Christopher, était heureux que le compromis trouvé dans les derniers mois a été accepté par le gouvernement provincial. Rappelons que comme le fort est désormais situé en plein cœur d’un nouveau développement résidentiel à Beaumont, le dossier avait fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers mois. Des organismes de protection du patrimoine et des citoyens s’étaient, entre autres, inquiétés de la possible démolition complète du site.
«On a travaillé très fort pour faire aboutir ce dossier. Je crois que tout se règle très bien et que la majorité des intervenants qui ont travaillé sur ce dossier sont satisfaits. On va maintenant faire quelque chose de très bien avec le site. On veut mettre ça propre, sécuriser les vestiges du Fort cités et aménager un parc autour de cela», a conclu M. Christopher.