Les panélistes, Lucie Charland, vice-présidente, développement et affaires publiques chez Croisières AML, Alain Vallières, maire de la Municipalité de Saint-Vallier et directeur général de Développement économique Bellechasse, ainsi que Béland Audet, président-directeur général chez Logibel, ont échangé sur une vision plus globale du transport routier.
«Il y a des municipalités en milieu rural plus au sud qui ont des défis de dévitalisation, on a des entreprises en région qui se relocalisent en ville. C’est la vitalité économique des milieux ruraux qui est en jeu […]. Un nouveau lien à l’est permettrait un meilleur déplacement des employés parce que les entreprises chez nous sont en manque de main-d’œuvre», a soutenu Alain Vallières.
Cependant, les deux autres panélistes sont plutôt d’avis que les infrastructures en place ne sont pas tout à fait exploitées à leur plein potentiel.
Le ferroviaire
Pour Béland Audet, l’industrie ferroviaire pourrait réduire le camionnage dans la région et estime que ce secteur qui n’est pas assez connu du milieu des affaires pourrait être utilisé davantage. Il estime également que les entrepreneurs doivent s’allier et faire avancer les projets.
«Si on veut réduire le trafic entre la Rive-Sud et la Rive-Nord, on a accès aux deux chemins de fer nationaux de chaque côté des rives. On est capable de réduire le camionnage dans la région, a-t-il expliqué. On a des infrastructures déjà en place qui sont sous-utilisées. On doit se concentrer à travailler tous ensemble et il ne faut pas toujours attendre après les élus parce qu’ils ont souvent une vision de quatre ans plutôt qu’à long terme.»
Le fluvial
De son côté, Lucie Charland souligne qu’un des plus grands attraits du fleuve Saint-Laurent, c’est qu’il n’y a pas de trafic sur ses eaux. Bien que pour le transport de piétons et cyclistes fonctionnent bien du côté de la Traverse Québec-Lévis, le transport des automobilistes est limité, notamment en raison de la configuration routière sur la Rive-Nord.
«Un des enjeux qu’on a pour la Traverse (Québec-Lévis) et sa fluidité, c’est tout l’engorgement qu’on a du côté de Québec dans le Vieux-Port. Même si on voulait avoir une régularité et un plus grand nombre de voitures, il reste que l’enjeu est principalement du côté de Québec pour accéder et sortir les voitures dans les temps prescrits», a précisé la représentante de Croisières AML.
Cette dernière ajoute que la région peut se permettre d’être «ambitieuse» dans un projet de réseau fluvial et s’inspire de modèles qui fonctionnent comme ceux de Boston, Toronto, Vancouver, Stockholm ou même Montréal.
Une vision d’ensemble
Chacun des panélistes croit que les gouvernements doivent faire preuve «de courage et de vision» pour désengorger les routes des deux rives, qu’il faut considérer toutes les options sur la table et les développer conjointement.
«Il ne faut pas penser qu’un seul lien entre les deux rives va tout régler, ça va prendre plusieurs liens parce qu’on s’est développé d’une certaine façon et va falloir adresser cet enjeu, a tenu à mettre en lumière Lucie Charland. Ça prend un courage politique de tous les différents paliers de dire que le plan va débuter par un gouvernement et qu’un prochain aura à le terminer. Il faut voir au-delà et pour une société au complet. Il va falloir que le plan soit vu dans son ensemble avec tous les acteurs impliqués.»