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Politique à Lévis

Débat électoral : la sécurité crée des étincelles

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Photo : Gilles Boutin

09 oct. 2025 10:54

Les trois candidats à la mairie de Lévis en vue des élections du 2 novembre se sont affrontés lors du débat électoral municipal organisé par CJMD et le Journal de Lévis sur les ondes du 96,9, le 8 octobre. Les esprits se sont échauffés lorsqu’il est venu le temps d’adresser la question de la sécurité.

Lorsqu’on a demandé s’il y avait trop de policiers à Lévis, Isabelle Demers, de Lévis Force 10 (LF10), a rappelé que la Ville avait annoncé l’embauche de 35 policiers supplémentaire, tout mentionnant qu’avec l’augmentation de la population lévisienne, il est normal d’avoir besoin de davantage de policiers. Elle en a profité pour dire qu’elle faisait confiance au chef de police pour déterminer quels sont les besoins en termes d’effectifs sur le territoire.

De son côté, Serge Bonin, de Repensons Lévis (RL), a aussi mentionné qu’il faisait confiance au Service de police de la Ville de Lévis (SPVL) pour déterminer le nombre de policiers nécessaires dans les rues. Il a aussi mentionné que le rôle d’un élu municipal n’était pas de dicter quoi faire au SPVL, mais il a lancé l’idée que les policiers soient délestés de quelques rôles, notamment la surveillance de stationnement, pour permettre aux policiers de se concentrer sur la prévention des méfaits et la patrouille.

C’est à son tour de parole que Steven Blaney, de Prospérité Lévis (PL), a accusé RL de faire des amalgames entre l’itinérance et la sécurité. Il a poursuivi en indiquant qu’avec la hausse de la criminalité à Lévis, c’était important que les policiers agissent avec les méthodes adéquates. S’il a mentionné qu’il voulait être présent pour que les policiers aient les outils nécessaires pour s’adapter à «cette flambée de la violence», il n’a pas indiqué quels outils il souhaitait offrir au SPVL.

Serge Bonin a répondu à l’accusation de Steven Blaney quant à l’idée que son parti associait la sécurité et l’itinérance et la qualifiant «d’abjecte». Il lui a d’ailleurs rappelé que c’est lui qui avait dit que «le secteur de la Traverse était dévitalisé à cause de la présence de gens qui vivaient dans les rues», lors d’un précédent débat.

Lors de la période de débat à propos de la sécurité, Isabelle Demers a qualifié l’idée de Steven Blaney d’établir une escouade à pied d’ingérence, puisqu’il «dit aux escouades de polices quoi faire», alors que ce n’est pas son travail. De son côté, Steven Blaney a mentionné qu’Isabelle Demers prenait la sécurité de la population à la légère et qu’il irait «plus loin», comme par exemple en ayant des policiers dédiés aux écoles. Isabelle Demers lui a répondu que les policiers étaient déjà présents dans les écoles et qu’ils faisaient aussi de la prévention chez les personnes âgées. Steven Blaney a demandé si le travail des élus municipaux n’était pas de «dire aux policiers de mettre toutes les mesures en place pour s’assurer que la population soit en sécurité». Ce à quoi Isabelle Demers a répondu que c’était le travail du SPVL de réaliser cette mission.

Steven Blaney est ensuite revenue sur la question de l’itinérance en indiquant qu’il est important qu’on soit bien sensibilisé à la réalité de cette population. Il a tout de suite poursuivi en demandant si les gens se sentaient en sécurité.

«Je vous dirais, allez voir les citoyens du quartier Notre-Dame et demandez-leur s’ils sentent en sécurité et demandez aux parents des écoles de Marcelle-Mallette, de Pointe-Lévy et du Collège de Lévis ce qu’ils pensent du fait qu’il y ait des trafiquants de drogue qui sont en mesure d’offrir des stupéfiants à nos jeunes. Inacceptable», a ajouté le chef de PL.

Serge Bonin lui a répondu qu’à l’entendre, «on se croirait à Chicago». Selon lui, même si la Ville grandit, la situation décrite par Steven Blaney représente «deux poids, deux mesures», puisque le sentiment de sécurité est «assez élevé à Lévis».

 

Serge Bonin. Photo : Gilles Boutin

 

Transport

En ce qui a trait au transport, les trois candidats s’entendaient quant à la nécessité d’un troisième lien à l’Est du territoire. C’est par rapport au transport en commun que les avis divergeaient davantage, puisque Serge Bonin a martelé l’importance d’un service rapide par bus (SRB), qui serait la seule manière de doubler la part modale, soit le nombre d’usagers d’autobus, ce qui est l’objectif de la Vision 2040 de la Ville de Lévis.

Steven Blaney a répliqué au désir de Serge Bonin de vouloir bâtir un SRB estimé à 1 G$ et l’a accusé de vouloir «mettre 150 M$ dans le foyer» de façon «totalement irresponsable», car son projet n’est pas compatible avec les voies réservées sur Guillaume-Couture «qui font l’unanimité et qui permettent d’avoir le transfert de parts modales nécessaire». Ce à quoi Serge Bonin a assuré qu’il n’y aurait «aucune perte» avec son projet de SRB, puisqu’il peut se faire par phase et qu’il bénéficiera des travaux souterrains des voies réservées.

Quant à Isabelle Demers, elle souhaite plutôt l’ajout d’autres phases des voies réservées pour les autobus sur le boulevard Guillaume-Couture, pour permettre d’offrir un meilleur transport en commun. Elle a assuré qu’il n’y avait pas de «guerre à l’auto» à Lévis, mais qu’il était important que les citoyens aient accès à un transport efficace fiable.

Finances

Concernant les finances, Isabelle Demers a rappelé qu’elle avait ajouté un cadre financier à l’administration lévisienne en 2024, ce qui a d’ailleurs été salué par Serge Bonin. S’ils ont admis qu’il n’était pas encore parfait, ils ont tous deux mentionné que c’était une première étape positive pour l’assainissement de la dette de la Ville.

Pour améliorer la dette, Steven Blaney a indiqué vouloir réduire les dépassements de coûts, d’accélérer la fin du moratoire sur la construction et d’opter pour une gestion rigoureuse des dépenses publiques.

Serge Bonin, qui prône la diversification des revenus et un gel d’embauche à la Ville pour un an en excluant les policiers et les pompiers, et Isabelle Demers, qui souhaite notamment faire payer la «juste part» aux promoteurs immobiliers, ont accusé Steven Blaney de n’avoir aucune solutions concrètes pour aider les finances.

Lorsque Steven Blaney a réitéré l’importance d’accélérer la fin du moratoire sur la construction pour générer de nouveaux revenus, Isabelle Demers et Serge Bonin ont rappelé que le ministère de l’Environnement et que les ingénieurs de la Ville ont travaillé sur le dossier pour établir un échéancier raisonnable. Ils ont d’ailleurs accusé le chef de PL de «remettre en question le travail de collègues de sa profession alors qu’il n’a pas les données pour en juger».

 

Isabelle Demers. Photo : Gilles Boutin

 

Services

Lors du débat sur les services publics, Steven Blaney a souhaité aborder un «enjeu important» à Lévis, soit la gestion des matières résiduelles. Il a mentionné que les «vidanges» de Lévis se retrouvent à Saint-Lambert, selon une vieille entente municipale. Serge Bonin l’a corrigé en indiquant que les matières résiduelles de la Ville vont plutôt à l’incinérateur. Steven Blaney a ensuite poursuivi en disant que les cendres se retrouvent à Saint-Lambert et a demandé si Saint-Lambert souhaitait encore recevoir les déchets de Lévis. Isabelle Demers a répliqué en indiquant que c’était une entente intermunicipale qui se poursuivra au moins jusqu’en 2040.

 

Steven Blaney. Photo : Gilles Boutin

 

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