Les quatre des cinq candidats en lice pour cette élection fédérale ont échangé sur plus enjeux qui touchent la circonscription. Durant le débat, Dominique Vien et Glen O’Farrell ont notamment retenu l’attention alors que les deux candidats se sont talonnés sur les projets, promesses et décisions du parti politique qu’ils représentent respectivement.
Le débat a débuté avec les situations de la pénurie de main-d’œuvre, des travailleurs étrangers temporaires et des mesures pour soutenir les entreprises locales.
«Il faut renverser la mauvaise décision des libéraux concernant le dossier des travailleurs étrangers temporaires, a d’emblée déploré la candidate conservatrice. Je pense qu’il faut revoir l’ensemble de l’œuvre sur la capacité de nos entreprises à accueillir ces gens-là. Le taux de chômage, c’est important, ça prend des ratios qui sont sur le sens d’une planche pour nos entreprises. Je rappelle que le ratio des travailleurs étrangers temporaires est passé de 20 à 10 % et que leurs salaires de 27 à 32 %, pouvez-vous vous imaginer ce que ça représente pour une entreprise?»
De son côté, Glen O’Farrell a argué que c’est une négociation avec le gouvernement du Québec qui résulte de cette situation. Il a soutenu que son parti souhaite simplifier et régionaliser le programme des travailleurs étrangers temporaires, raccourcir les délais pour répondre aux besoins des entrepreneurs, offrir de bonnes conditions de travail et des salaires équilibrés.
Pour la bloquiste, elle demande que le programme soit élargi aux secteurs de l’agriculture et de la forêt, qu’on réduise les délais pour les entreprises et qu’on s’assure de mettre sur pied des programmes de recrutement à l’étranger afin que ces travailleurs «soient conscients de notre culture, nos droits du travail et nos réalités».
Comme la plupart des candidats présents, Mario Fréchette a soutenu que son parti souhaite réduire la charge fiscale en réduisant les impôts. Il a également ajouté que le PPC veut «simplifier la vie de tout le monde» en retirant les restrictions gouvernementales chez les travailleurs.
Mobilité
Le dossier de la mobilité et du troisième lien interrives entre Lévis et Québec n’a pas eu à être débattu longuement alors que la majorité a reconnu qu’elle souhaite accompagner le gouvernement du Québec dans ce dossier, une fois qu’un projet et un budget seront présentés.
«Je suis en faveur d’un troisième lien, pourvu qu’il réponde à un vrai besoin, qu’il soit basé sur des données solides et intégré à une vision globale de la mobilité interrives. Ça prend une solution intelligente et d’ensemble», a assuré Glen O’Farrell qui a ajouté vouloir défendre la modernisation des traversiers entre Québec et Lévis, notamment via la construction de nouveaux traversiers au Chantier Davie.
«Ça prend un troisième lien pour la fluidité et pour le transport de matières dangereuses. C’est un incontournable, on a besoin de ça en 2025. Il faut arrêter d’essayer de dire qu’il faut faire des études, on en a fait des études. On le sait qu’on en a besoin. […] C’est nécessaire pour la prospérité», a renchéri le représentant du PPC.
Pour Dominique Vien, le troisième lien n’est pas un «caprice». Elle a mentionné que le projet permettra une meilleure fluidité sur les routes, une sécurité économique, de la rapidité, des économies de temps et d’argent, de l’essor économique ainsi qu’un avantage pour l’environnement. Elle a tenu a rappelé que les libéraux «n’ont jamais appuyé (le projet) et qu’ils l’ont plutôt dénigré».
«C’est au gouvernement du Québec de prioriser ses moyens de transport. […] Le Bloc québécois sera au rendez-vous lorsque les Québécois auront pris leur décision (quant à ce projet)», a expliqué Gaby Breton.
Criminalité et gestion de l’offre
Chacun des candidats participants a partagé leur désir de renforcir le Code criminel.
Pour M. O’Farrell, ce sont des investissements et des programmes dans la gestion des armes à feu qui seront essentiels. Il a aussi mentionné que son parti politique souhaite ajouter 1 000 agents de la GRC dans le dossier de la drogue et de la cybercriminalité ainsi que 1 000 nouveaux agents de la garde frontalière pour lutter contre le trafic de drogue et d’armes illégales aux frontières.
Gaby Breton et le BQ veulent renforcir les programmes de prévention, notamment pour l’aide à la santé mentale, et le Code criminel pour les crimes commis envers les enfants et adolescents ainsi que mettre sur pied un projet de loi pour créer un registre des gangs criminels.
Le représentant du PPC souhaite augmenter les budgets en sécurité et pour les forces policières.
Pour sa part, Dominique Vien a déploré que le Code criminel se soit adouci au cours des dernières années et que les libéraux aient démontré du laxisme envers les crimes.
Quant à la gestion de l’offre, seulement Mario Fréchette s’est engagé à l’abolir en rachetant les quotas de manière «équitable» et ramener le «libre marché».
Gaby Breton a rappelé que le Bloc québécois s’assurera que la gestion de l’offre ne soit pas sacrifiée dans les négociations avec les États-Unis tandis que Glen O’Farrell a soutenu que la protection de la gestion de l’offre fait partie de ses priorités puisqu’elle représente un dossier important pour la circonscription.
Pour Dominique Vien, il sera important de négocier un nouvel accord de libre-échange nord-américain qui assurera la protection de la gestion de l’offre.
Une chaude lutte
Tout au long du débat, le candidat libéral a vanté les qualités de son chef, Mark Carney, assurant également que si les électeurs de la circonscription lui faisaient confiance qu’ils pourraient compter sur un député qui formera le pouvoir. Il a ajouté que le chef conservateur, Pierre Poilièvre, n’a pas la cote dans les derniers sondages comparativement à son chef.
«Je ne confierais pas les finances du prochain gouvernement aux libéraux, pensez-y. La situation dans laquelle les libéraux nous ont laissés actuellement, on a doublé la dette, on n’a jamais été capable de déposer un budget équilibré. On nous a jeté dans la gueule du loup avec les libéraux, n’oublions jamais que Mark Carney était le conseiller de Justin Trudeau», a toutefois répliqué Dominique Vien.