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Panel

Une mise de l’avant des enjeux agricoles à Lévis

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Photo : Catherine D'Amours

30 sept. 2025 06:32

Le 10 septembre dernier a eu lieu un panel organisé par l’Alliance SaluTerre à L’Anglicane afin d’aborder les enjeux liés à l’agriculture et aux terres agricoles à Lévis. Cette rencontre s’inscrivait dans une tournée tenue dans le contexte des élections municipales du 2 novembre prochain qui ont lieu partout au Québec.

Ce sont Jean-Paul Tardif, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Lévis, Antoine Verville, directeur de la planification territoriale, de la mobilité durable et du développement social et économique à la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) ainsi que Michel Bégin-Lamy, membre du Collectif Sauvetage, qui ont pris la parole. 

Chacun des intervenants a débuté la soirée avec une présentation plus générale des enjeux plus particuliers à la région. Pour Jean-Paul Tardif, le morcellement des terres, l’augmentation du prix des lots, la difficulté à attirer une relève en raison des coûts trop élevés, le manque d’aide gouvernementale, l’impossibilité de cotiser à la retraite alors que des agriculteurs ne peuvent se fier que sur la revente de leur terre ne sont que quelques exemples des enjeux qui touchent notamment les agriculteurs de Lévis et de la région. 

«Ce n’est rien de réjouissant. À chaque fois, je suis surpris moi-même de comment on peut penser garder les terres nourricières dans les conditions qu’on vit actuellement. Je ne donne qu’un petit aperçu de ce qu’on vit au jour le jour. Le gouvernement aurait l’occasion parfois de changer les choses, de corriger les erreurs du passé, mais on nous [donne des réponses pas claires]», explique le président de l’UPA de Lévis. 

Au niveau des solutions proposées en fin de panel, celui-ci a cité, entre autres, la création d’incitatifs fiscaux pour la vente de terre et pour aider la relève à acheter, la revalorisation des terres en friche, d’assurer la protection des terres et de mettre fin aux spéculations foncières sur les terres agricoles. 

L’autre dossier qui a été mis de l’avant par le Collectif Sauvetage est celui des terres de Rabaska. Racheté l’an dernier par le gouvernement dans le but de transformer une partie du secteur en parc industriel avec la Ville de Lévis, le gouvernement a récemment tenu sa parole et a annoncé le retour officiel en zone agricole de près de 110 hectares. Pour le collectif, l’objectif est de ramener 100 % des terres en zone agricole ou de les protéger en milieux naturels afin de conserver ce qui s’y fait actuellement. 

Après avoir présenté les enjeux touchant les terres de Rabaska au public, Michel Bégin-Lamy a abordé les volontés du collectif ainsi que des moyens d’y arriver. «On veut la sauvegarde de la totalité des 272 hectares des terres et de la bordure fluviale de façon pérenne. […] On peut protéger les terres en leur donnant des statuts légaux qui vont plus loin que le zonage agricole. Le gouvernement peut toujours contourner la loi de la protection agricole, alors ça prend plus que ça», ajoute-t-il. 

Des avenues possibles pour le collectif sont notamment la création d’aires protégées sur des parties du terrain, la création d’une fiducie d’utilité sociale ou encore l’incorporation de fuseaux. 

Un échange entre la CMQ et l’UPA de Lévis 

Durant le panel, un échange intéressant s’est créé entre Antoine Verville de la CMQ et Jean-Paul Tardif de l’UPA de Lévis, en lien avec certaines mesures, cibles et programmes qui ont été instaurés pour la région métropolitaine. Celles-ci visent notamment à réduire l’effet de bordure entre les terres agricoles et les milieux résidentiels, commerciaux ou industriels. 

Inquiété par la présence de l’effet de bordure qui est déjà vécu par les producteurs agricoles, Jean-Pierre Tardif a questionné la CMQ à cet effet.  

«La cible qu’on s’est donnée dans notre plan métropolitain adopté [au début de septembre] est de 0% de perte nette [de terres]. Ça fait quand même cinq ans qu’on discute de si on s’en va vers cette cible. L’ensemble des élus de la région ont accepté cette cible-là dans les 20 prochaines années. C’est un grand pas en avant. Depuis 2012, on est à 69 hectares de perdus, mais il y a eu une progression intéressante. Il faut être vigilant, mais une solution est d’avoir une vision régionale claire», a répondu Antoine Verville. 

Si la cible est maintenue et que la vigilance de la CMQ demeure par rapport aux nouveaux élus qui se joindront à la suite des élections à la commission, Jean-Paul Tardif se réjouit d’entendre que l’instance vise cet objectif, tout en gardant une réserve sur l’application qui en sera faite.

En terminant, une période de questions du public a été tenue pour renchérir sur certains sujets. Pour l’occasion, plusieurs agriculteurs étaient présents dans la salle en plus d’autres citoyens de Lévis. 

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