mercredi 19 février 2025
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Tarifs douaniers

De l’adaptation au menu pour les entreprises de la région

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Stéphan Guay, président de Transit. - Photo : Archives

04 févr. 2025 09:00

À l’annonce du sursis d’un mois pour la hausse des tarifs douaniers de 25 % sur les produits exportés du Canada vers les États-Unis, les entrepreneurs sont dans l’incertitude par rapport à leur futur. Face à ce flou économique, les gestionnaires de la Chaudière-Appalaches devront faire preuve d’adaptation.

La nouvelle de la hausse des tarifs douaniers avait d’abord créé une vague de crainte chez plusieurs entrepreneurs de la région. Des emplois seront en jeu dans un futur rapproché si les États-Unis appliquent leur mesure, indique Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie du Grand Lévis (CCIGL).

«Quand on entend les gens dire qu’on devrait arrêter d’acheter des produits provenant des entreprises américaines, ça fait aussi en sorte qu’il y aura des coupures de postes ici. Les entreprises manufacturières risquent d’être particulièrement touchées, dit-elle. J’ai récemment parlé à une compagnie dont 72 % des exportations se font aux États-Unis. C’est sûr qu’il va y avoir des impacts et de la crainte, mais on cherche des solutions.»

Effectivement, si la crainte s’installe auprès des entrepreneurs, ces derniers sont présentement en mode solutions. Le sursis annoncé par le président américain offre une période tampon pour ajuster leurs méthodes.

«Le positif, c’est qu’on est en train de s’organiser et qu’on revoit nos manières de faire, particulièrement au niveau de l’importation. On travaille collectivement pour s’ajuster et diminuer les impacts du problème», précise Marie-Josée Morency.

C’est également la position qu’adopte Transit, le plus important entrepôt de distribution en gros de pièces automobiles à l’Est du Canada, face à la situation actuelle.

«Je vais dire comme mon épouse, c’est plate, mais il n’y a personne qui saigne de la tête. Il y a des choses pires que ça dans la vie, mentionne Stéphan Guay, président de l’entreprise lévisienne. En affaires, on doit s’attendre à ce genre de hauts et de bas. On se lève le matin et on trouve des solutions, on se réinvente.»

S’il adopte une attitude positive par rapport à la hausse possible des tarifs douaniers, l’entrepreneur admet que cette nouvelle serait plutôt négative pour l’entreprise qui exporte régulièrement aux États-Unis, si la hausse se concrétisait après le sursis.

«Ça nous mettrait tout simplement en dehors de la compétition américaine. Ça ferait augmenter nos prix et diminuer nos ventes aux États-Unis. À quoi ressembleraient les diminutions? Je l’ignore, mais ça baisserait. C’est dommage, parce que ça nous distrait de faire grossir l’entreprise», ajoute-t-il.

Malgré l’incertitude de la situation actuelle, Transit avait déjà prévu des solutions qui aideraient à contrer les impacts de la hausse éventuelle des tarifs douaniers.

«Ça fait déjà plus d’un an qu’on regarde pour des acquisitions aux États-Unis. On envisage, par exemple, de racheter une entreprise établie qui n’a pas de relève et qui nous permettrait d’avoir un pied à terre là-bas pour distribuer directement des États-Unis. Si on trouve quelque chose qui fait notre affaire, on va aller de l’avant pour diminuer l’impact des tarifs douaniers sur notre volume d’affaires aux États-Unis», indique Stéphan Guay.

L’attitude positive n’est pas présente seulement chez Transit, Marie-Josée Morency a rencontré la classe politique de la région de Lévis et elle constate que le mot d’ordre est l’adaptation.

«On a un poids économique indéniable au Québec et il faut travailler dans ce sens-là pour ne pas perdre notre levier économique. On est un bon joueur et on travaille fort pour trouver des solutions», conclut-elle.

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