En plus de produire 15,6 % de la production totale d’hydromel alcoolisé au Québec, l’entreprise lévisienne Cru d’Abeille réalise aussi des produits sans alcool qui se différencient des produits liquides du miel qu’on est plus habitué de voir sur le marché. Selon François Beaudoin, président et propriétaire de Cru d’Abeille, c’est d’ailleurs l’unicité des produits du miel qui attire la clientèle vers l’hydromel.
«Je pense qu’il y a un engouement qui est assez senti par le public en général pour des boissons locales qui respectent l’environnement. On est tous des producteurs de miel, donc on aide la biodiversité. Je pense qu’il y a une conscientisation assez générale du public qui se fait sentir. Il y a aussi le goût de nouveauté des gens. Je constate que les gens sont de plus en plus épicuriens. Ils veulent essayer plein de choses», explique celui qui étaient autrefois brasseur de bière.
Si l’hydromel a longtemps été associé à l’Antiquité ou à des séries télévisuelles médiévales, ce produit a changé de profil avec les années. Bien qu’il existe toutes sortes de variétés d’hydromel, Cru d’Abeille tente de se démarquer avec des produits plus légers.
«Nous on arrive avec une approche différente, des produits différents qu’ils veulent essayer. Chez nous, on fait surtout des produits prêts-à-boire. Des trucs légers à 4 % d’alcool. Je ne cacherai pas que le monde aime aussi les produits sans alcool. La mode pour les produits sans alcool et moins alcoolisés est de plus en plus présente. De notre côté, c’est ce qui nous aide», soutient François Beaudoin.
Avec cette philosophie, Cru d’Abeille tente d’être une porte d’entrée vers l’hydromel pour le consommateur. François Beaudoin croit que ceux qui appréhendent ce produit iront plus facilement vers quelque chose de connu et se dirigeront peut-être éventuellement vers l’hydromel plus costaud à 12 % d’alcool.
«Ce qu’on fait, c’est un produit qui est plus accessible. On y intègre plusieurs aromates, comme de la framboise ou du citron. On a des plus petits formats à prix abordables, donc c’est un moins gros engagement pour le consommateur de se diriger vers notre produit que vers une bouteille à 25 $ qu’il n’est pas sûr d’aimer. Ça peut être une bonne porte d’entrée pour l’hydromel», avance le propriétaire.
L’importance de l’abeille
Puisque l’abeille est au centre de la production d’hydromel et que sa pollinisation est un acteur environnemental important, la consommation d’hydromel devient presqu’un choix éthique, selon François Beaudoin.
«L’abeille, c’est pratiquement notre employé numéro un. Au Québec, chaque producteur d’hydromel est obligatoirement apiculteur. On ne peut pas acheter du miel d’ailleurs pour faire nos produits. Chaque producteur a donc son terroir et sa particularité. Les abeilles sont le plus gros moteur de biodiversité pour la pollinisation. C’est très important de préserver les abeilles. Les producteurs d’hydromel ont une saine gestion de leurs ruches, donc pour la biodiversité, acheter d’un producteur local peut aider», ajoute le producteur.