Selon l'enquête de la FCEI, 19 % des propriétaires de PME assumant les coûts des tarifs douaniers qui ont pris part au sondage ont affirmé que leur entreprise ne survivrait pas plus de 6 mois si la situation ne change pas.38 % d'entre eux ont pour leur part soutenu qu'ils ne pourraient pas assumer ces coûts plus d'un an.
De plus, près du tiers des PME canadiennes se disent affectées par l'élimination de l'exemption de minimis sur les marchandises exportées aux États-Unis d'une valeur de 800 $ ou moins.
Les répondants ont partagé en grande majorité que la guerre commerciale provoque d'autres ravages, soit de faire augmenter leurs dépenses (62 %), baisser leurs revenus (48 %), perturber la chaîne d'approvisionnement (41 %) et suspendu des investissements (36 %).
«Les PME n'ont pas beaucoup de marge de manœuvre. Elles font leur possible pour absorber les coûts des tarifs douaniers, mais si rien ne change, elles devront prendre des décisions difficiles. Dans le contexte de la guerre commerciale, le pire scénario pour le Canada serait de conclure un accord défavorable avec les États-Unis, mais l'incertitude à laquelle les propriétaires de PME sont confrontés depuis 6 mois n'est pas un meilleur scénario», a soutenu Michelle Auger, analyste principale des politiques à la FCEI.
On peut découvrir dans l'enquête de la FCEI sur le sujet que 82 % des entrepreneurs sondés estiment que les revenus obtenus par Ottawa grâce aux contre-tarifs imposés aux États-Unis devraient être retournés aux PME canadiennes touchées directement et indirectement par la guerre commerciale.
Concrètement, la FCEI aimerait que cette manne inattendue serve à offrir une réduction temporaire du taux fédéral d'imposition des petites entreprises à 0 % ou une remise inspirée de modèles précédents, comme celle sur la taxe carbone.
«L'impact de la guerre commerciale sur les PME canadiennes devrait être la principale préoccupation du gouvernement, alors que le Canada poursuit ses négociations avec les États-Unis. Le Canada ne pourra pas résoudre sa crise de productivité sans donner plus de moyens à ses entrepreneurs. Si le gouvernement veut bâtir une économie canadienne unifiée, il doit s'assurer que les PME fassent partie de la solution en les soutenant pour compenser le coût des tarifs en cette période difficile», a argué Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche à la FCEI.
Méthodologie
Les données ayant servi à cet argumentaire de la FCEI proviennent des résultats préliminaires du sondage Impacts de la guerre commerciale Canada-États-Unis sur votre entreprise, mené en ligne depuis le 8 août 2025 auprès de 1 721 membres FCEI. À titre de comparaison, pour un échantillon probabiliste ayant un nombre égal de répondants, la marge d'erreur serait de plus ou moins 2,36 %, 19 fois sur 20.