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Huit demandes au fédéral pour l’industrie hôtelière

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Photo : Étienne Vallières

17 avr. 2025 12:33

Dans le contexte des élections fédérales, la nouvelle alliance économique Lévis-Québec, composée de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ) et de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL), s’est jointe à l’Association hôtelière de la région de Québec (AHRQ) dans le cadre d’une conférence de presse pour effectuer huit requêtes au gouvernement fédéral pour soutenir l’industrie hôtelière, le 17 avril.

D’emblée, Alupa Clarke, directeur général de l’AHRQ, a tenu à rappeler l’importance de l’industrie hôtelière sur l’économie canadienne. Selon les données provenant de l’Association des hôtels du Canada (AHQ), l’hôtellerie a rapporté des retombées économiques de 16 G$ et a compté 163 000 emplois au Canada en 2024. Au Québec, ce secteur a rapporté 3,5 G$ répartis sur 33 000 emplois et 2000 établissements d’hébergement. Finalement, dans les régions de Québec et Lévis, ce sont 6400 emplois dans 250 établissements d’hébergement qui ont engendré 950 M$.

«L’hôtellerie est bien plus qu’un simple service, c’est un pilier de notre économie régionale. Nos hôtels sont les vitrines de notre culture et de notre hospitalité. Dans un contexte où la faiblesse du dollar canadien rend notre destination des plus attractives, il est crucial de donner à nos établissements les moyens de se moderniser et de prospérer. Les mesures que nous proposons ne sont pas uniquement des solutions à court terme, mais des investissements dans l’avenir de notre région et de notre expertise locale», déclare Alupa Clarke.

Les revendications

Dans la mesure où les relations des États-Unis avec le reste du monde sont effritées, les deux premières revendications visent à favoriser le tourisme au Canada en choisissant cette destination plutôt que nos voisins du Sud. Effectivement, l’alliance économique demande au gouvernement fédéral une campagne de publicité de 100 M$ pour promouvoir les destinations touristiques canadiennes, comme Lévis et Québec, et un programme structurant de 50 M$ pour le tourisme d’affaires, en collaboration avec les provinces et les grandes villes du pays.

«Si vous allez ailleurs dans le monde, il y a des projets énormes pour accaparer les nouveaux mouvements de tourisme international et il n’y a jamais eu autant de tourisme international qu’aujourd’hui, mentionne Alupa Clarke. Dans le contexte où on s’inquiète d’une récession potentielle, on doit maximiser sur une industrie qui est en regain, qui est saine et qui apporte de l’argent neuf. C’est maintenant qu’on doit injecter des millions pour inciter les touristes et les touristes d’affaires à venir au Canada.»

Selon Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale de la CCIGL, le plus grand souci actuel des entreprises de la Chaudière-Appalaches demeure les restrictions imposées au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), avant la guerre tarifaire avec les États-Unis. C’est pourquoi l’alliance économique demande un moratoire immédiat sur ces restrictions, qui ont fait passer de 30 % à 10 % le nombre de travailleurs étrangers temporaires que les établissements d’hébergement peuvent employer.

Parmi les demandes liées au PTET qui sont spécifiques à l’industrie hôtelière, on compte la diminution de la bureaucratie aux niveaux fédéral et provincial pour l’acceptation des travailleurs étrangers temporaires, l’ajout de certains métiers à la liste d’exclusion des restrictions, comme les cuisiniers, les plongeurs ou les préposés à l’entretien, ainsi qu’une remontée du seuil de travailleurs étrangers temporaires dans les établissements, pour un minimum de 15 %.

«Il faut comprendre l’impact que les restrictions sur les travailleurs étrangers temporaires ont pour les régions, lance Marie-Josée Morency. Dans la région de la Chaudière-Appalaches, ce sont 1500 entreprises qui ont recours aux travailleurs étrangers temporaires. On demande donc un moratoire pour diminuer les impacts négatifs de cette mesure sur nos entreprises et sur l’industrie touristique.»

D’autres revendications visent spécifiquement l’imposition pour les entreprises de l’industrie hôtelière, notamment la réduction du taux d’imposition de tous les paliers de sociétés de 1,5 %, jumelée à une simplification et à une harmonisation de la réglementation entre les paliers de gouvernement. Également, l’alliance économique requiert un crédit d’impôt fédéral pour soutenir les investissements dans les infrastructures hôtelières, incluant la construction, la rénovation, les technologies numériques et les aménagements mobiliers.

En ce sens, les trois alliés ont sollicité un programme fédéral d’accompagnement ciblant l’automatisation et la transformation numérique des petites et moyennes entreprises.

Face à une hausse de rachats d’hôtels par des conglomérats étrangers, le groupe a revendiqué la création d’une enveloppe de financement à faible taux d’intérêt pour permettre le rachat d’hôtels en déficit d’entretien par des propriétaires canadiens.

Finalement, pour favoriser une connexion entre les deux rives et des meilleurs déplacements dans la grande région de Lévis et Québec, l’alliance économique demande des investissements significatifs pour répondre aux enjeux de transports. Ces investissements serviraient à financer un nouveau lien interrives, un tramway connecté entre Québec et Lévis, un train à grande vitesse entre Québec et Toronto ainsi que des investissements dans les traversiers.

«Le développement de la mobilité interrives permettra de renforcer l’attractivité touristique et de stimuler notre économie. Si nous voulons attirer des investissements, des talents et des visiteurs, nous devons pouvoir compter sur des infrastructures de transport efficaces qui répondent aux besoins actuels et futurs», ajoute Marie-Josée Morency.

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