Rappelons d’emblée que ce sont 840 M$ qui seront investis dans les installations du Chantier Davie au cours des prochaines années afin de lui permettre de devenir le chantier maritime «le plus moderne et flexible en Amérique du Nord», lui qui fait désormais partie de la Stratégie nationale de construction navale (SNCN).

«C’est immense, je me souviens d’être venu au Chantier Davie en 2016 pour manifester avec les travailleurs pour demander que le chantier soit inclus dans la SNCN, a soutenu Joël Lightbound, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement du Canada. C’était une injustice pour le chantier, mais aussi pour le Québec dans son ensemble qu’il n’ait pas été inclus en 2011 quand la stratégie a été mise de l’avant. Je pense que c’est bon pour les travailleurs, mais aussi pour notre capacité au Canada à bâtir des navires.»

Ainsi, les activités reprendront de plus en plus au chantier maritime de Lauzon alors que ce sont 1 400 embauches qui seront effectuées au cours des quatre prochaines années, faisant passer l’effectif de 800 à 2 200 employés, selon «des chiffres conservateurs», a mentionné Marcel Poulin, directeur des affaires publiques chez Chantier Davie.

«J’ai 38 ans et il n’y a pas eu d’investissements de la sorte au Chantier Davie depuis ma naissance. Ça va tout changer et démontrer à nos employés qu’on investit et qu’on croit à la capacité du chantier. On le fait en investissant 840 M$ dans nos infrastructures qui vont permettre d’assurer des contrats et des carrières intéressantes», a-t-il ajouté.

En plus de deux bâtiments qui seront complètement modifiés de l’intérieur et de l’extérieur, un hall d’assemblage sera construit et permettra aux travailleurs d’y travailler à longueur d’année, malgré la température, le froid et les vents.

Une revitalisation importante

Pour le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, c’est une étape significative que vient de franchir le Chantier Davie en lançant les travaux de modernisation de ses installations puisqu’elle aura également des impacts en périphérie.

«Il ne faut pas oublier que lorsque j’ai commencé en politique en 1986, ici, à Lauzon, c’était le désarroi en regard de la construction navale. Il y a eu un déclin de la construction navale partout dans le monde et ce chantier était en péril. Aujourd’hui, c’est une renaissance du chantier, du quartier […] et la rue Saint-Joseph s’est dévitalisée en même temps que le chantier. Vous allez la revoir se revitaliser à un rythme qu’on n’aura jamais vu. On va redonner à la rue Saint-Joseph, qui est l’artère principale du Chantier Davie, ses lettres de noblesse», a-t-il expliqué.

Et c’est un Gilles Lehouillier particulièrement fier et nostalgique qui s’est présenté lors de la prise de parole et à la pelletée de terre.

«Ce sont les travailleurs de la Davie qui m’ont fait élire (la première fois) […] On te fait confiance et abandonne nous pas, c’est ce que les travailleurs m’ont dit en 1986. J’ai mené la bataille avec les travailleurs pendant 40 ans. Si ce n’était pas des travailleurs qui ont tenu le phare, ce serait fermé aujourd’hui, s’est-il rappelé. C’est la plus belle journée de ma carrière, j’ai commencé ma carrière ici et je la termine ici, c’est extraordinaire.»

Bien que la modernisation du chantier figurait parmi les conditions d’intégration à la SNCN du gouvernement du Canada, l’organisation n’était pas obligée de s’y mettre avant l’arrivée des contrats. C’est plutôt un choix qu’elle a décidé de faire pour prendre de l’avance et gagner de l’efficacité le plus rapidement possible, a indiqué Marcel Poulin.

Soulignons finalement que la reprise des activités de construction navale majeure prévues dans le cadre de la SNCN devrait démarrer dans le premier quart de l’année 2026.

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