Artiste autodidacte depuis 18 ans, Lise Martel a toujours eu des idées plein la tête. Depuis 15 ans, elle produisait une variété d’œuvres différentes, mais ses idées se promenaient de tous les côtés. Pour cette exposition, elle a plutôt choisi de centrer ses toiles autour du thème du cercle. C’est en voyant les œuvres monochromes d’une collègue artiste qu’elle a cru bon s’imposer une thématique spécifique.

«D’une part, j’aime les courbes, lance-t-elle. J’avais beaucoup de difficultés avec les lignes droites dans mes œuvres. Quand j’ai vu qu’elle s’était imposée une couleur, je me suis dit que je ferais la même chose avec le cercle. On pourrait penser que c’est limitant, mais j’ai près d’une quarantaine de toiles différentes à présenter. Elles portent toutes ce thème, mais elles sont transformées en différentes choses.»

Pour l’artiste, le défi qu’elle s’est imposé a fait exploser sa créativité. C’est la discipline qu’elle applique à l’art qui lui a permis d’accentuer sa technique et de créer des œuvres variées à chaque essai.

«C’est un travail qui nécessite une concentration et une pratique régulière. Je perfectionne mes techniques et le muscle de la créativité tous les jours. En me levant, je prends mon café et mon crayon puis je me mets à dessiner. Je pars toujours d’un cercle et je découvre ce qui m’inspire autour de celui-ci en créant. Je ne sais pas d’avance ce que je vais créer, mais c’est ce qui me stimule», explique Lise Martel.

C’est avec cette rigueur qu’elle a pu développer une technique plus raffinée, ce qu’elle n’a pas toujours eu.

«Je souhaite mettre de la folie dans mes œuvres, mais, au début, je n’avais pas les techniques pour réaliser ça. Dans mes premiers cours, j’étais la pire de ma classe, ajoute-t-elle. Maintenant, j’ai développé mon style à l’aquarelle, dans lequel j’incorpore le crayon à encre d’archivage. Ça me permet de mettre de l’encre sur une surface sèche sans que l’eau de l’aquarelle brise les traits de crayon. Ça m’a permis de connaître une très grande évolution dans les dernières années.»

L’exposition

Comme son exposition a lieu à la bibliothèque Albert-Rousseau, un lieu au préalable culturel, la Lévisienne considère que l’expérience sera plus agréable.

«C’est facilitant d’exposer dans cet endroit. Il y a un passage et un achalandage naturel là-bas, donc je n’ai pas à me battre pour que mes toiles soient vues. En plus, les gens ont le temps et sont ouverts à l’art, donc c’est un bon public. Et le fait d’exposer sur une longue période, c’est intéressant», souligne Lise Martel.

Si l’occasion d’exposer lui permettra de faire voir ses œuvres à la population, c’est surtout le contact avec les gens qui stimule l’artiste. Ces discussions lui permettent de faire évoluer son art.

«Je partage avec des artistes, mais je suis dans un réseau plus fermé, mentionne Lise Martel. C’est nourrissant d’obtenir les commentaires des gens et de discuter de mes œuvres avec eux. Les commentaires ne vont pas nécessairement m’influencer, mais vont m’aiguiller, puisque quelque chose qui est moins intéressant pour moi peut l’être pour d’autres.»

D’ailleurs, elle désire également entrer en contact avec la population pour stimuler l’intérêt envers la création. Effectivement, son souhait serait d’offrir des ateliers d’initiation à la création pour donner envie aux gens de faire de l’art. Elle croit que «le fait de s’asseoir, de s’arrêter et de s’imprégner des couleurs a un effet incroyable».

En plus d’afficher ses toiles, Lise Martel crée également des cartes de souhaits qu’elle vend pendant son exposition. Selon elle, c’est une bonne manière de s’offrir son art à un budget plus accessible. Elle sera présente à la bibliothèque Albert-Rousseau pendant les heures d’ouverture pour échanger sur ses œuvres.