Celle qui est désormais académicienne à l’Académie internationale des beaux-arts du Québec n’était pas prédestinée à devenir artiste. Même si elle dessinait depuis qu’elle était toute jeune, les parents de Ginette Ash ne souhaitaient pas qu’elle devienne artiste. Ils lui demandaient de quoi elle pourrait vivre.
«En raison du refus de mes parents, j’ai fait mon baccalauréat en pédagogie à l’Université du Québec à Rouyn-Noranda. Par la suite, je suis allée à l’Université du Québec à Trois-Rivières pour faire mon baccalauréat en arts. J’ai trouvé une manière d’y arriver et, en plus, j’ai payé toutes mes études. J’étais têtue», lance à la blague Ginette Ash.
Le Collège de Lévis
Après ses études, l’artiste originaire de l’Abitibi a envoyé une trentaine de CV à travers la province, «même dans le Nord», car elle souhaitait enseigner les arts plastiques. En 1975, quand le Collège de Lévis l’a appelée pour un entretien d’embauche, elle a pris un autobus de Rouyn-Noranda vers Montréal, puis vers Québec, pour terminer dans un taxi qui l’a emmenée au Collège de Lévis pour rencontrer le recteur. Grâce à son entrevue et sa structure, Ginette Ash a été embauchée sur le coup.
«C’était comme une fierté, mais c’est sûr que j’ai dû faire ma place, parce que c’étaient des garçons, se rappelle la Lévisienne. J’ai réussi à faire ma place en m’imposant. Quand je décidais quelque chose, ça se faisait.»
En 1991, une opportunité lui a permis d’enseigner les arts visuels et l’histoire de l’art au niveau collégial au Collège de Lévis jusqu’en 2002, quand la section collégiale de l’établissement a fermé. Elle a ensuite été transférée au Collège Mérici pour y terminer sa carrière en enseignement en 2009.
«Je rêvais d’enseigner au collégial depuis longtemps, souligne Ginette Ash. C’est beaucoup de travail d’enseigner l’histoire de l’art, c’est beaucoup de recherche, mais j’adorais ça.»
Le design intérieur
Pendant qu’elle enseignait à temps plein au Collège de Lévis, Ginette Ash a découvert une passion pour le design intérieur. À tel point qu’elle a étudié cette discipline pendant deux ans aux Ateliers Imagine, où «elle était la meilleure». En raison de sa passion, son mari lui a proposé d’ouvrir un commerce qu’ils ont tenu pendant 12 ans.
«On travaillait beaucoup les soirs et, comme mon mari était manuel, il plâtrait, peinturait et posait du papier peint. On faisait des projets clés en main pour les clients, de la conception à l’installation. Ç’a été une belle expérience», ajoute Ginette Ash.
La vie d’artiste
À sa retraite comme enseignante, Ginette Ash a repris ses pinceaux à temps plein et s’est inscrite à plusieurs associations artistiques afin d’exposer au Québec. En plus d’avoir exposé collectivement et individuellement plus de 200 fois, des articles sur sa carrière ont été publiés dans deux revues internationales.
Depuis 2024, Ginette Ash collabore avec Mélanie Poirier, galeriste, pour la mise en ligne de son site Web et de ses réseaux sociaux. Elle écrit également sa biographie, qu’elle souhaite publier en novembre 2026.
«C’est l’ensemble de mes carrières qui me rend fière. Je réalise que ça fait 50 ans. C’est quand même un demi-siècle, c’est considérable», mentionne l’artiste lévisienne qui souhaite atteindre le cap des 60 ans de carrière.