Le 17 décembre, Lily Thibodeau a appris que l’archidiocèse de Québec avait approuvé la transaction qu’elle avait conclue le 6 octobre dernier avec la paroisse Saint-Joseph-de-Lévis. Rappelons que l’organisme lévisien avait décidé plus tôt cet automne de mettre en vente l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, considérée comme un bien excédentaire par la paroisse aux prises avec d’importants défis financiers. La conclusion du pacte était cependant conditionnelle à l’approbation de l’archidiocèse, le véritable propriétaire du lieu de culte.
Par la transaction, Lily Thibodeau voulait concrétiser un projet qu’elle avait en tête depuis plusieurs années : le Bureau des arts et de l’audiovisuel du Littoral (BAL). Avec des partenaires, cet organisme sans but lucratif a pour mission de transformer des bâtiments patrimoniaux, comme l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, en des lieux de diffusion culturels. L’artiste lévisienne cite notamment en exemple le Bureau estrien d’audiovisuel et de multimédia (BEAM), un projet de transformation de l’église de Saint-Adrien réussi par l’auteur-compositeur, réalisateur et producteur Pilou.
D’ailleurs, avant d’avoir la confirmation que l’archidiocèse acceptait son offre d’achat, l’artiste lévisienne a tenu deux «5 à 7 artistiques», les 14 et 15 décembre, afin de présenter son projet de transformation de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc en incubateur créatif multilocataire pour artistes professionnels à divers acteurs lévisiens. La série d’événements a d’ailleurs connu un vif succès, réunissant une cinquantaine de personnes. Des représentants du service des arts et de la culture de la Ville de Lévis, Mon Quartier de Lévis, Regart, de la Maison natale de Louis Fréchette, de la paroisse Saint-Joseph-de-Lévis et du milieu théâtral lévisien étaient notamment présents.
«Ça finit bien l’année et on est prête pour entamer 2024 au service des artistes professionnels avec le souci de répondre à vos besoins», a résumé Lily Thibodeau.
Concrétiser le rêve
D’ailleurs, foi de Lily Thibodeau, le BAL deviendra rapidement un élément concret du milieu culturel régional. Déjà, le BAL peut compter sur une structure, un conseil d’administration formé de Lily Thibodeau (présidente), Caroline Rochefort (vice-présidente / artiste de cirque) et Suzanne Michaud (secrétaire-trésorière / mère de Lily Thibodeau) étant déjà en place.
L’organisme a également déterminé ses quatre axes d’intervention :
- Contribuer à l’appréciation des arts par le public en aménageant un centre culturel ouvert au public et destiné à la production, conception et réalisation de spectacles, d’enregistrements sonores, tournages, installations et mises en lecture;
- Contribuer à l’appréciation des arts par le public en concevant, produisant et diffusant des spectacles et documents audiovisuels pluridisciplinaires dans des disciplines comme la musique, le cirque, le théâtre, les arts littéraires, la danse et la production audiovisuelle et multimédia;
- Promouvoir l’éducation en offrant des bourses d’études, des prix et d’autres formes d’aide financière afin de permettre aux artistes de perfectionner leur art ou leurs compétences;
- Contribuer à la sauvegarde du patrimoine bâti en faisant l’achat, l’entretien et la transformation d’édifices patrimoniaux pour les convertir en lieux culturels fonctionnels et accessibles au public.
Si le BAL ne peut encore prendre possession des lieux comme la transaction n’a pas encore été notariée et qu’une cérémonie de désacralisation doit être tenue pour officiellement mettre un terme aux activités religieuses de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, le plan de match est déjà dressé.
Après avoir effectué un état des lieux, Lily Thibodeau vise à accueillir des événements au mois d’avril. D’ici l’été, elle espère compléter la phase 1 de son projet, soit de remettre aux normes le bâtiment. Lors de cette étape, les bureaux du BAL, au balcon, et un espace muséal, à l’entrée du bâtiment, seront aménagés. Dans l’espace muséal, Lily Thibodeau veut notamment mettre en lumière les souvenirs des gens de la région liés à l’église Sainte-Jeanne-d’Arc.
Lors de la deuxième phase, le BAL entend compléter les demandes de subvention et recevoir des fonds pour ajouter des ressources à l’équipe pour élaborer la rénovation de l’église, la troisième et dernière phase du projet. Lily Thibodeau a tenu à spécifier que le BAL n’entendait pas reprendre le projet de rénovation du temple que caressait réaliser la Maison natale de Louis Fréchette, mais veut s’en inspirer.
«Présentement, je me sens en mode de développement de l’image de marque. Je veux enlever de la tête des artistes que Lévis est une banlieue plate. Je veux que les artistes aient le goût de traverser à Lévis pour pratiquer dans un milieu professionnel. Maintenant, on est capable de faire de la business dans l’industrie culturelle partout, grâce notamment aux nouvelles technologies et on veut s’équiper pour atteindre cet objectif», a conclu Mme Thibodeau.