dimanche 25 mai 2025
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L'Observateur

La revue de presse quotidienne dresse un tableau inquiétant pour les Québécois

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23 mai 2025 05:31

Les nouvelles ne sont guère encourageantes : crise du logement persistante, difficultés à accéder à des soins dans des délais raisonnables, pénurie de personnel qualifié dans nos écoles et nos CPE, état préoccupant de nos routes, de nos établissements scolaires et de nos hôpitaux. À ces enjeux viennent s’ajouter des choix d’investissement gouvernementaux discutables et, plus récemment, la baisse de la cote de crédit du Québec.

Par Marc Picard

Quel est le dénominateur commun à ces problèmes? L’argent, et ce, indépendamment des allégeances politiques. En effet, soit les revenus de l’État sont insuffisants, soit les dépenses sont mal gérées. À ce sujet, un premier constat s’impose : une grande majorité de Québécois estime être déjà suffisamment taxée. Dès lors, une deuxième variable mérite notre attention : la gestion des dépenses publiques. Obtenons-nous réellement un retour satisfaisant sur nos investissements en infrastructures? Les coûts exorbitants des projets sont-ils dus à la quête excessive de profit des entrepreneurs, ou encore aux contraintes réglementaires qui font exploser les budgets? Dans les faits, il semble désormais presque impossible de réaliser des projets d’envergure en respectant les échéanciers et les budgets prévus.

Par ailleurs, en ce qui concerne les services publics, il serait souhaitable que les syndicats manifestent une solidarité envers l’ensemble de la population, et non uniquement envers leurs membres. Il est regrettable qu’à peine une convention collective signée, des représentants syndicaux dénoncent immédiatement les conditions de travail de leurs adhérents. À ce propos, il est révélateur de constater que le Québec a enregistré 91 % des arrêts de travail au Canada, la majorité concernant justement le secteur public.

Parallèlement aux investissements publics directs, l’État injecte également des fonds dans le secteur privé afin de stimuler la richesse collective. Toutefois, force est de constater que les médias semblent surtout retenir les échecs, au détriment d’une vision plus nuancée et globale de la réalité économique.

Dans ce contexte difficile, la récente décote du gouvernement du Québec était certes indésirable, mais elle pourrait bien être annonciatrice d’une série de déclassements touchant d’autres gouvernements.

Malgré cette situation économique préoccupante, il est important de rappeler qu’un rapport récent classe les Québécois parmi les dix peuples les plus heureux au monde. Cette position serait attribuable à filet social étoffé, à une joie de vivre particulièrement marquée, ainsi qu’à la confiance collective que nous entretenons envers notre société.

Le Québec propose effectivement un grand nombre de programmes sociaux. Cependant, il est désormais essentiel de s’interroger sur leur réelle efficacité à long terme. Certains de ces programmes, devenus moins pertinents avec le temps, mériteraient d’être réévalués. Avons-nous toujours réellement les moyens de nos ambitions?

Lors de la campagne électorale en 2026, quel parti politique aura le courage de proposer une véritable refonte? Il ne suffit pas de réajuster des montants ou d’ajouter de nouvelles prestations. Il faut revoir l’ensemble du modèle, s’assurer que chaque dollar investi apporte un bénéfice concret et mesurable.

Le parti prêt à relever ce défi devra faire preuve de transparence, de vision, de pragmatisme et d’audace. Il ne s’agit pas d’un débat idéologique, mais d’une question d’efficacité et de responsabilité. Nos programmes sociaux doivent cesser d’être un simple héritage politique et devenir un véritable levier pour l’amélioration du bien-être collectif.

Alors, en 2026, qui sera à la hauteur?

Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis ou du Peuple Lotbinière.


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