Cet été, le projet entrera dans sa première phase, soit la restauration du bateau. Les deux entrepreneurs, qui forment également un couple, profiteront de cette opportunité pour réaliser une websérie de sept épisodes qui présentera les aléas de la restauration de ce «voilier iconique qui sillonne le Saint-Laurent depuis plus de 20 ans, mais qui a eu la vie dure étant entreposé à sec depuis les huit dernières années».
«C’est vraiment nous qui passons à travers différents problèmes pour lesquels on doit se creuser la tête par rapport à la restauration du bateau, mais présenté avec une touche humoristique et un style populaire sur les réseaux sociaux. La websérie ne présente pas du tout une réflexion environnementale au premier plan. C’est d’abord un divertissement, mais qui va, de façon sous-jacente, présenter des enjeux reliés à la transition socio écologique», explique Vikie Pedneault.
La raison derrière le projet
Si le couple qui s’est rencontré à bord d’un voilier a vu une belle opportunité de projet en achetant l’embarcation, il y a surtout une nouvelle façon d’informer la population par rapport aux enjeux écologiques.
«On est dans un moment où la mobilisation citoyenne, ce n’est pas facile. Il y a une fatigue climatique informationnelle, les gens sont tannés d’entendre parler du dossier de l’environnement. C’est un peu à nous de trouver des façons de se mobiliser et de changer le narratif qui est proposé. Je pense que la Toison d’Or se veut un exemple de projet qui est innovant, mais sans être accusateur ou moralisateur. Il présente juste une discussion sur le fleuve dans un contexte ludique et léger», précise Vikie Pedneault.
En abordant des thèmes comme l’impact de chacune de ses décisions, la gestion des eaux usées ou encore la cohabitation avec la faune, le couple croit pouvoir soulever des questionnements sur lesquels la population s’interroge régulièrement.
«Toutes les réflexions qu’on va mettre en place, nous, pour la Toison d’Or, c’est le genre de réflexions que les citoyens se font demander d’avoir à tous les jours, lance la biologiste. Par exemple, notre gestion de l’eau usée, on doit y réfléchir sur un bateau. Les municipalités n’arrêtent pas d’en parler présentement aux citoyens, mais nous on le vit dans un bateau. C’est la même chose pour la gestion des matières résiduelles. C’est plus de présenter un quotidien qui est différent, qui éveille des questionnements, mais sans imposer quoi que ce ne soit à personne.»
La réalisation du projet
Pour réaliser la première phase du projet, les entrepreneurs auront besoin de 50 000 $. Cet argent servira à la restauration du navire, à l’achat d’équipement et aussi à la réalisation de la websérie. Bien que le couple soit à la recherche de financement du public, il a la chance de compter sur le partenariat du Port de Québec et d’AquaAction, un organisme de bienfaisance binational qui se consacre à la construction d’un avenir sûr pour l’eau.
«La sécurité de l’eau est plus qu’une préoccupation mondiale, c’est aussi une préoccupation personnelle et elle commence chez soi. Avec Mission Toison d’Or, nous ne faisons pas que redonner vie à un voilier, mais nous retissons un lien puissant avec le fleuve Saint-Laurent à travers des récits, la science et l’aventure. Lorsque les gens sont connectés à l’eau, ils sont plus motivés à la protéger», affirme Soula Chronopoulos, présidente d’AquaAction.
Le voilier sera amarré à la marina du Port de Québec pour l’été. Les 5, 6, 25, 26 et 27 juillet ainsi que les 1, 2 et 3 août, le public sera invité à rencontrer les deux fondateurs du projet pour discuter de celui-ci et voir l’avancement des travaux.
Les gens intéressés à obtenir plus d’information sur la démarche des deux entrepreneurs peuvent se rendre au www.toisondor.ca.